3 QUESTIONS À SONIA ALLOUCHE Interview

Publié le par Mathias LOVAGLIO

Diagactu ouvre ses colonnes aux diagnostiqueurs immobiliers et aux acteurs de la filière afin qu’ils nous partagent leur expérience et leur vision du métier et de ses évolutions. Pour cette première interview, nous donnons la parole à Sonia Allouche afin de découvrir son parcours et son quotidien sur le terrain.

Sonia, quel regard portez-vous sur vos 20 ans de pratique du métier ?

J’ai débuté le diagnostic avant l’apparition des certifications. Je me suis lancée dans une formation que j’ai ensuite complétée en autodidacte sur le terrain. Comme tous les cabinets, mon activité s’est développée au gré des évolutions réglementaires. Parallèlement, j’ai été référente technique, examinatrice et surtout formatrice, avec une vraie passion pour la transmission. J’appartiens aussi à plusieurs groupements et je travaille régulièrement avec des confrères, notamment sur des dossiers importants en avant travaux, ce qui nous permet de nous positionner sur des gros marchés et de partager nos compétences. Je pense que cette approche représente l’avenir du diagnostic immobilier en ce qui concerne les petites structures.

Quand je regarde en arrière, je me dis que c’est un beau parcours dans un métier valorisant. Il n’est pas toujours évident de rentrer dans l’intimité des gens et il faut alors savoir rester à sa place tout en étant capable d’expliquer nos missions et la réglementation très mouvante. Certes, nous sommes probablement mieux acceptés qu’il y a quelques années quand nos clients vivaient les diagnostics comme une paperasserie inutile et coûteuse. Mais je crains que ce ne soit pas forcément pour de bonnes raisons : nous sommes le parapluie que les gens vont ouvrir pour se couvrir en nous assignant en cas de problèmes.

Parmi les différents domaines que vous pratiquez, quel est celui qui vous plait le plus ?

L’amiante est à mes yeux le domaine le plus intéressant car il s’agit d’un travail d’enquête et d’analyse minutieux qui nécessite de prendre du recul par rapport au bien. Il ne s’agit pas d’être une machine à prélèvements, mais plutôt d’essayer de comprendre l’historique du bâtiment, surtout sur l’avant travaux. Cela implique des recherches sur l’environnement, les matériaux utilisés, en quelle année…, pour pouvoir déterminer les époques charnières et définir les matériaux qui méritent d’être analysés. C’est tout ce travail de réflexion qui me plaît dans l’amiante. Je me présente toujours devant un bien en me racontant une histoire.

Que pensez-vous de la réforme du régime de certification DPE et audit énergétique entrée en vigueur en juillet 2024 ?

Nous sommes satisfaits de pouvoir réaliser des audits énergétiques car cela nous a permis de développer notre activité. Nous sommes toujours très contents de pouvoir nous former. Depuis que j’ai débuté dans le diagnostic immobilier, la montée en compétence est la racine de toute mon activité professionnelle. Les arrêtés et les normes sont nos outils de travail et il faut les maitriser. Nous sommes dans l’obligation d’avoir cette montée de compétence, sinon il faut passer son chemin.

Sonia Allouche en bref

Sonia Allouche a débuté dans le monde du diagnostic immobilier en 2003, à l’époque des premiers décrets amiante. Après avoir été licenciée d’une entreprise de chauffage et climatisation, elle découvre le métier au hasard d’une offre d’emploi et décide de se lancer dans la formation. Elle crée ensuite le cabinet BA Diagnostic à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne) qui se compose aujourd’hui de deux collaborateurs certifiés et d’une assistante administrative.

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