QU’ATTENDEZ-VOUS DES ASSISES NATIONALES DU DIAGNOSTIC ? Profession

Publié le par Andrea Devulder

Organisées le 12 novembre prochain à Toulouse par l’Onedi, les Assises nationales du diagnostic immobilier, qui visent à réunir l’ensemble des acteurs de la profession,semblent très attendues. En tout cas, si l’on en croit les quelques diagnostiqueurs interrogés. Logiciels, formation, CSO, RC Pro ou encore création d’un Ordre : les sujets de réflexion ne manquent pas.

Michael Dhennin, MDH Diagnostix, Cambrin (62) : « Je trouve ça très bien d’organiser ces Assises ! Aujourd’hui, il y a trop de contrôles, les OC nous mettent des écarts pour un oui ou pour un non, il faut refaire des cas tests, retourner en formation, etc. C’est inadmissible. J’ai l’impression que nous sommes les vaches à lait des OC. Je ne trouve pas 2 000 euros comme ça et je ne connais pas de professions pour lesquelles il y a autant de contrôles. Je suis indépendant et seul, l’activité tourne bien mais je ne sais pas si je vais continuer. J’ai un CSO DPE et un CSO audit prévus si je me plante je vais devoir repartir en formation et payer de nouveau… Quand je vois qu’on n’arrive même pas à facturer un DPE à sa juste valeur à cause de la concurrence, ce n’est pas facile. C’est donc très bien de mettre tous les acteurs autour d’une table. Si je pouvais, je mettrais en place un bonus-malus pour la RC Pro. Depuis que j’ai commencé, je n’ai jamais eu de litiges et pourtant ma cotisation a augmenté de 50%. Il faut arrêter de punir ceux qui travaillent bien. Aussi, on parle d’impartialité pour les diagnostiqueurs, mais ça devrait être la même chose pour les OF et OC. On se pose beaucoup de questions avec toutes ces mesures décidées par le ministère (suppression de la lettre au moment du DPE, CEP revu, etc.), j’espère pouvoir aller à ces Assises pour avoir des réponses. » 

Diag immo services, Saint-Sulpice-et-Cameyrac (33): « J’ai entendu parler de ces Assises et c’est très bien que les acteurs se retrouvent et discutent ensemble pour que tout s’harmonise. De toute façon, c’est l’Ademe et le ministère qui nous posent le plus de soucis avec toutes ces évolutions réglementaires incessantes. J’espère qu’ils seront là. Cela fait quatre ans que j’ai commencé et à force, je commence à être blasé parce que la réglementation change du jour au lendemain, quand ce n’est pas pour les petites surfaces, c’est le coefficient de conversion de l’électricité. J’ai 56 ans et il ne me reste plus longtemps à travailler. J’ai le sentiment d’être une vache à lait pour les OC et OF, il faut donner 300 euros par-ci, 1 800 euros par-là, sans avoir l’impression d’avoir vraiment appris quelque chose. Pour les gros groupes, ça doit passer mais en tant que solo, il faut vraiment être au four et au moulin. Je ne sais pas ce qu’il sortira de ces Assises, mais il faut bien commencer quelque part. » 

M. Oussarra, Zen diagnostics, région de Saint-Étienne (42): « Je trouve que c’est une bonne chose de réunir tous les acteurs lors de cette journée car dans le diagnostic, nous rencontrons de vraies difficultés. Il faudrait clarifier les choses, notamment pour nos clients car c’est notre image qui en pâtit. On le voit avec le DPE, il y a souvent des incohérences mais ce n’est pas forcément de la faute des diagnostiqueurs, plutôt des algorithmes. Il y a des variantes entre chaque éditeur, des bugs et ça influe parfois sur la note. Aussi, le diagnostiqueur peut se tromper ou des choses peuvent lui échapper, mais la réglementation évolue tellement vite. D’autant plus que ce n’est pas en quelques jours de formation que l’on apprend toute la technique. On s’appelle entre confrères lorsque l’on est face à une question épineuse et parfois, personne n’a vraiment la réponse. Je souhaiterais que ces Assises permettent de remettre le système à plat et de simplifier les choses pour nous afin que ça le soit aussi pour nos clients. C’est difficile pour nous d’expliquer que parfois une note évolue juste parce que le législateur l’a décidé. » 

Cabinet anonyme, Honfleur (14): « Je fais partie de l’Onedi et l’organisation de ces Assises est une très bonne idée. Cette organisation a été créée par des diagnostiqueurs pour les diagnostiqueurs. Je pense que le sujet de la création de l’Ordre doit être mis sur la table car il permettrait de réguler la profession et c’est une nécessité qui aurait de l’influence sur l’écosystème. Les CSO par exemple sont parfois erronés et sous-traités à des diagnostiqueurs. Les formations ne vont pas non plus. On peut valider un QCM sans avoir tout suivi de la formation. Lorsque l’on doit refaire une mise à niveau en DPE, ce n’est qu’une redite de ce qu’on a appris un an plus tôt. Elles sont sans intérêt et il faudrait un vrai cursus post-bac avec plusieurs niveaux de formation en fonction des missions. Par exemple, une licence pour l’audit et le DPE collectif et tertiaire, un Bac+5 pour les audits des bâtiments collectifs, DTG, etc. Et pourquoi pas une école sous contrat avec l’État. Dans tous les cas, il faut une vraie montée en compétences avec des logiciels harmonisés et fiables, notamment pour l’audit et des vraies réflexions sur le long terme. L’évolution du CEP en est la preuve et crée une véritable incompréhension. Je ne pourrai pas me rendre à Toulouse, mais j’espère qu’une visioconférence en direct sera mise en place. » 

Vous avez une information à nous transmettre, un témoignage à nous relayer, ou une idée d’article ?
Contactez la rédaction de Diagactu !

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

EXIM

NOS OFFRES D'ABONNEMENT