RETOUR D'EXPÉRIENCE SUR LE REPÉRAGE AMIANTE AVANT-DÉMOLITION FAÇON "INSULAIRE" Interview

Publié le par Andrea Devulder

Suite à la publication de l’article concernant un repérage amiante avant-démolition façon « insulaire » réalisé par Philippe Martin (cabinet Up n’Diag à Mulhouse). Pierre-Yves Sachot, à la tête du réseau Up n’Diag, revient également sur cette mission hautement atypique.

Lorsque vous avez reçu l’appel de Philippe Martin évoquant ce repérage atypique, quelle a été votre réaction ?

Depuis plus de 20 ans, j’ai toujours particulièrement apprécié les missions atypiques. L’ADN de notre réseau, c’est l’accompagnement et le partage d’expérience. Quand Philippe m’a appelé pour un conseil sur le chiffrage de cette mission, toutes ces cases étaient cochées. Tout d’abord sur la partie préparation, il était indispensable d’appréhender les spécificités du bâtiment à diagnostiquer. Ici, il s’agissait d’un petit bâtiment, mais avec des conditions d’accès compliquées. Philippe a eu de lui-même le bon réflexe : se rendre sur place avant de faire le devis. C’est un des points qui ont fait la différence. Sur le terrain, Philippe n’en était pas à son premier RAT, mais c’était le premier de cette ampleur technique : autant pour un petit chantier, le périmètre et le programme de repérage sont prédéfinis et « limités », autant cette fois-ci, s’agissant d’une démolition, et concernant un bâtiment technique, Philippe voulait être sûr de ne rien manquer.

Justement pour ne rien rater, est-il nécessaire d’être accompagné ?

Il m’est paru évident de lui proposer de venir avec lui sur place. L’idée n’était pas de faire le repérage à sa place, mais simplement d’observer sa façon de faire, et m’assurer qu’il ne rate rien. Si les formations initiales sont à mon sens insuffisantes sur l’aspect terrain d’une manière générale, le manque de pratique est encore plus criant pour ce qui concerne l’amiante avec mention. On ne peut pas, sans expérience passée dans le bâtiment, devenir un spécialiste du RAT en une semaine de formation devant un écran … C’est pourtant la réalité du dispositif actuel. 

Selon vous, quelles seraient alors les solutions ?

Autant pour un RAT simple (par exemple une réfection de sols dans un petit logement, ou un désamiantage de toiture), la difficulté n’est pas énorme, autant dès qu’on multiplie les éléments à contrôler, dès qu’on sort des MPCA classiques, là l’expérience devient un atout indéniable. Et pour l’acquérir, il n’y a que 2 moyens : se faire accompagner par un ODI expérimenté, ou y aller à son rythme et bien se documenter à chaque montée en difficulté. C’est là qu’un dispositif de tutorat, comme pour le DPE, voire même comme ce qui se fait pour les repérages amiante plus spécialisés (industrie, navires, matériels ferroviaires), aurait tout son sens.

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