ASSURANCE RC PRO : L’INQUIÉTUDE GRANDIT CHEZ LES DIAGNOSTIQUEURS IMMOBILIERS Profession

Inquiétudes autour de l'assurance RCP des diagnostiqueurs
Publié le par Mathias LOVAGLIO

Près de 70% des diagnostiqueurs qui ont participé à notre sondage se déclarent inquiets pour l’évolution de leur assurance RC PRO. Un chiffre qui témoigne de la situation complexe du marché de l’assurance, aggravée par le récent retrait de MMA, assureur historique de la FIDI.

Des inquiétudes face à un marché en tension et une sinistralité en hausse

68,7% des diagnostiqueurs qui ont participé à notre sondage sont inquiets de l’évolution de leur assurance RC PRO pour les prochaines années. Les raisons invoquées ont tout particulièrement liées à la hausse significative des primes (63%) et à la raréfaction des acteurs (58,5%) et de l’offre (44%). Certains y voient là la conséquence du « mauvais travail » d’une partie de leurs confrères, mais, force est de constater, qu’avec près d’un tiers des sondés exposés à des réclamations ou des sinistres au cours des 3 dernières années, un chiffre en hausse de près de 3 points par rapport à notre précédent sondage de janvier 2022, les appels en responsabilité et la sinistralité touchent une proportion importante d’entreprises. L’impossibilité de trouver une assurance après un sinistre responsable est d’ailleurs une autre crainte pour 33,3% des diagnostiqueurs inquiets de la situation.

Cette crainte d’être menacée par des mises en cause était déjà largement partagée par 85% des diagnostiqueurs dans notre précédent sondage réalisé en début d’année. Une situation qui pourrait s’aggraver, notamment en raison des nouvelles et futures conséquences de l’étiquette DPE, et l’impression diffuse que « les acheteurs sont sûrs qu’ils peuvent gagner un peu d’argent car nous sommes assurés », d’après l’un de vous.

Des diagnostiqueurs plutôt satisfaits de l’accompagnement de leur assureur/courtier lors des mises en cause

32,5% des sondés ont dû faire face à au moins une réclamation ou un sinistre au cours des trois dernières années. 67,5% d’entre-deux se déclarent satisfaits de l’accompagnement de leur assureur et/ou de leur courtier. Pour le tiers restant, ils formulent plusieurs griefs, notamment le manque de conseils et d’échanges ou encore l’ouverture systématique d’un dossier de sinistre en cas de réclamation.

Plus largement, ils stigmatisent l’absence de compétences des experts. « On recherche systématiquement l’assurance du diagnostiqueur. Les tribunaux sont souvent incompétents et les « experts judiciaires » vont systématiquement dans le sens du client », commente l’un d’entre vous.

L’impact budgétaire croissant de l’assurance RC PRO

Comme nous l’avons déjà dit, 63% des diagnostiqueurs inquiets craignent une hausse significative des primes d’assurance dans les prochaines années. Une hausse qui est déjà effective. Dans notre sondage de début d’année, 65% des diagnostiqueurs déclaraient avoir subi une augmentation de leur prime d’assurance entre 2021 et 2022, et vous serez encore 62% à être dans la même situation entre 2022 et 2023. Si elle peut être la conséquence d’un changement d’assurance, cette hausse fait le plus souvent suite à une décision unilatérale de l’assureur (67,5%). Dans les autres cas, elle peut être liée à des extensions de couverture (diversification des activités, accroissement des effectifs), à l’augmentation du chiffre d’affaires, certains contrats semblant être y indexés, ou encore être la conséquence d’un sinistre.

L’augmentation de la prime d’assurance en 2023 sera loin d’être dérisoire pour nombre d’entre vous : pour 42% des sondés, elle dépassera les 10% et atteindra même 40% pour quelques-uns. « La RCP devrait comporter de façon transparente une notion de bonus-malus, comme en assurance auto, pour que les bons diagnostiqueurs ne payent pas les erreurs des mauvais », estime l’un d’entre vous. Il est rejoint par un autre diagnostiqueur qui a subi une « hausse de tarif ahurissante après 3 ans sans sinistre sans explication de la part du courtier d’assurance sinon que la sinistralité de la profession est en constante augmentation. Bref je paye pour les sinistres des autres. Je sais que c’est le principe de l’assurance mais une augmentation de 13 % n’est pas anodine ».

Pourtant, vous êtes déjà 48% à juger votre prime assurantielle trop élevée, 50% la considérant juste et seulement 2% estimant qu’elle est trop faible au regard des risques couverts. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas hésité à commenter qu’ils trouvent « les primes structurellement pas assez élevées par rapport à la sinistralité, logiquement les assureurs se retirent ». « Pourquoi les assureurs n’ont-ils pas augmentés les tarifs plutôt que de laisser partir en dérive ? », s’interroge un autre.

De façon moins marquée, vous êtes aussi 14% à craindre également une hausse significative des franchises.

L’audit énergétique réglementaire à l’essai

61% des diagnostiqueurs interrogés vont se positionner en 2023 sur l’audit énergétique réglementaire, mais seulement 48% d’entre eux se sont renseignés auprès de leur assureur sur les conditions de couverture de cette nouvelle mission.

Néanmoins, l’accueil des assureurs semble plutôt bon. Seulement 3% ont essuyé un refus, 22% vont devoir payer une surprime pour être couverts, alors que pour 35% la mission sera couverte sans surprime. 28% des futurs auditeurs qui ont contacté leur assureur/courtier demeurent cependant encore en attente d’une réponse.

Panel de sondés

Sondage réalisé par Diagactu du 2 au 9 décembre 2022 auprès d’un panel de 254 diagnostiqueurs (après consolidation des réponses).

15% appartiennent à un réseau ou une franchise

Une majorité de solo s’est exprimée, le nombre moyen de diagnostiqueurs/entreprise se situant à 1,6 (chefs d’entreprise compris), et l’ancienneté moyenne des cabinets est d’un peu plus de 10 ans.

55% n’appartiennent à aucune fédération professionnelle

À noter : Nous avons constaté une surreprésentation des adhérents de la FIDI par rapport à nos standards habituels. L’arrêt du contrat groupe proposé par la Fédération les a probablement incités à s’exprimer plus massivement. 22% des sondés sont ainsi adhérents de la FIDI, alors qu’ils n’étaient que 11% à répondre à notre sondage sur l’assurance de janvier 2022.

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