CONTRÔLE FANTÔME, PRESSIONS, SURCOÛTS : TÉMOIGNAGE D’UN DIAGNOSTIQUEUR FACE À SON OC Profession

Un diagnostiqueur immobilier certifié depuis six ans raconte ses déboires avec son ancien organisme de certification (OC). Un témoignage qui met en lumière certaines pratiques controversées, allant d’un manque d’information et de transparence à des pressions financières, en passant par des « contrôles fantômes ».
« Dès le premier jour de ma formation initiale, un représentant d’un organisme de certification est venu nous faire signer un bon de commande. On nous a dit clairement : si vous ne signez pas, vous ne passerez pas vos certifications, donc vous ne travaillerez pas », se souvient ce diagnostiqueur. À l’époque, comme beaucoup de nouveaux venus, il ne maitrise pas encore tous les rouages administratifs de la formation/certification. « Nous étions des béotiens, et on nous a mis devant le fait accompli, sans aucune information préalable sur les coûts ou la liberté de choisir notre OC », ajoute-t-il.
Durant le cycle de certification, il évoque un manque total de dialogue : « On m’a signalé des anomalies lors de surveillances documentaires, mais sans aucune explication. Il était impossible de comprendre ce qui m’était reproché. »
En 2024, une facture inattendue de 288 € TTC lui est adressée pour des frais annuels de gestion administrative. « Ces frais ne figuraient pas dans les conditions générales de vente que j’avais signées. Ils avaient été ajoutés plus tard, sans que j’en sois informé. » Refusant dans un premier temps de régler cette somme, il reçoit des menaces de suspension de ses certifications par simple SMS. « C’était ça ou l’arrêt de mon activité. »
L’épisode le plus troublant intervient lors du renouvellement de ses certifications. L’examinateur désigné pour son contrôle sur ouvrage global (CSOG) s’avère être un diagnostiqueur concurrent de sa zone, avec qui il a deux dossiers de contre-expertise en cours. « Je lui ai expliqué que ce n’était pas acceptable. Je n’ai plus jamais eu de nouvelles. Le CSOG n’a jamais eu lieu, et pourtant mes certifications ont été renouvelées sans que je signe et paie quoi que ce soit pour ce CSOG. »
Souhaitant quitter cet OC, il se voit réclamer 3 600 € TTC pour le transfert de ses certifications. « C’était 500 € HT par domaine, plus 500 € HT pour la mention. Mais dans leurs grilles tarifaires, le montant total indiqué était de 2 400 € TTC. » Après avoir menacé de saisir le tribunal de commerce, une nouvelle facture, conforme cette fois, lui est envoyée. Il la règle immédiatement pour pouvoir tourner la page.
Il entame alors des démarches, avec le soutien de l’ONEDI, pour signaler les pratiques de son ancien OC à la DGCCRF. « J’ai également envoyé un courrier recommandé à l’OC pour recouvrer les frais injustifiés. Je ne compte pas en rester là, mais j’ai préféré attendre la fin du transfert de mes certifications pour éviter toute pression. »
Aujourd’hui, il estime avoir eu de la chance : « J’ai pu en sortir car j’avais la trésorerie nécessaire. Mais je connais des confrères qui voudraient partir, et qui ne peuvent pas se le permettre. »
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