LA MÉTHODE DU DPE CONTESTÉE JUSQUE SUR LES BANCS DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE Profession

Question écrite au Sénat au sujet du manque de fiabilité des DPE
Publié le par Mathias LOVAGLIO

Alors que les fédérations de propriétaires ne cessent d’appeler à la révision du calendrier des mesures de la Loi Climat et résilience visant les passoires énergétiques, une députée de la Ligue du Sud, parti d’extrême droite, interpelle la ministre de la transition écologique sur « les résultats douteux des DPE ».

Dans une question parlementaire en date du 5 avril 2022, la députée Marie-France Lorho relaie les inquiétudes des Français quant aux « résultats aberrants obtenus » pour les nouveaux DPE « du fait des outils et barèmes imposés par le Gouvernement ». On peut ainsi lire que « Les critères en question, qui classent par exemple en « F » une maison bien isolée au seul titre que sa chaudière est au fioul, sont illogiques. À l’inverse, la seule pose d’un chauffe-eau thermodynamique et d’une PAC ne saurait placer un logement mal isolé en « A » comme c’est désormais le cas. ».

La nouvelle méthode de calcul et les recommandations associées au DPE sont donc implicitement remises en question. Même si l’exemple cité parait exagéré, la députée traduit l’opinion croissante d’un DPE qui ne correspondrait pas à la réalité. Une opinion encore relayée dans un nouvel article de Que Choisir paru ce 6 avril et fustigeant des travaux de rénovation devenus inutiles à cause de la nouvelle méthode de calcul du DPE.

La députée revient également sur les difficultés rencontrées par les diagnostiqueurs : « Les nouvelles normes obligent les diagnostiqueurs à passer un temps beaucoup plus long sur le terrain, ou à classer « par défaut » des éléments auxquels ils n’ont pas accès. »

Elle demande donc à la ministre si elle compte changer les critères menant a priori à la « falsification des informations récoltées au profit de normes plus proches de la véracité de la situation et a fortiori de la défense de l’environnement ».

Enfin, la députée s’inquiète des conséquences des futures mesures qui vont frapper les passoires énergétiques « interdisant à la location toute une part de notre patrimoine immobilier. Certains biens, notamment dans l’ancien, avec des pierres apparentes ou une importante hauteur sous plafond, risquent ainsi de ne plus pouvoir être loués. Elle demande donc au Gouvernement quelles mesures il compte prendre pour permettre aux propriétaires de continuer à louer leurs biens et ne pas générer une nouvelle crise économique liée à ce marché. »

Les attaques contre le nouveau DPE se multiplient à tous les échelons. Il appartiendra désormais à la future majorité d’assumer l’héritage d’une réforme imparfaite. Entre-temps, c’est bien l’image du DPE qui continue à se dégrader au risque de rater les objectifs vertueux qui ont guidé cette réforme.

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