PLATEFORMES DE GESTION IMMOBILIÈRE : LE POINT DE VUE DE CONSTATIMMO Profession

Christèle Gitton Constatimmo
Publié le par Mathias LOVAGLIO

En raison des nombreuses réactions suscitées par notre article sur les conséquences du développement des plateformes de mise en relation des grands groupes de la gestion immobilière, Diagactu a souhaité donner la parole à tous les acteurs concernés. Christèle Gitton, présidente de Constatimmo, a accepté de répondre à nos questions et de présenter son approche de la relation avec les diagnostiqueurs immobiliers.

 

Pouvez-vous nous présenter les activités de Constatimmo ?

Filiale du groupe Emeria (ex-Foncia Groupe), Constatimmo a été créée il y a 22 ans. Très rapidement, l’activité s’est élargie vers d’autres entités que Foncia : administrateurs de biens, bailleurs sociaux, agences de transaction, etc. Nos trois métiers principaux sont l’état des lieux, le diagnostic immobilier et l’assistance à la livraison, avec également des offres complémentaires comme des visites virtuelles ou encore des certificats de luminosité.

Notre raison d’être est de simplifier la vie de nos clients professionnels de l’immobilier, en étant un interlocuteur unique des gestionnaires et des transactionnaires pour toute la partie des métiers de l’état des lieux et des diagnostics.

Pour le client, nous sommes une plateforme de prise de rendez-vous accessible de n’importe où, 7J/7 et 24H/24 pour la prestation qu’il souhaite. En amont, notre métier est donc de référencer sur l’ensemble du territoire national des diagnostiqueurs et des intervenants avec les compétences nécessaires à la réalisation de la mission et répondre à la demande de nos clients. Nous signons donc des contrats de prestation avec des professionnels indépendants, franchisés ou non, qui ont les compétences que nous recherchons.

Sur quelle base contractualisez-vous vos relations avec les diagnostiqueurs immobiliers ?

Un des fondamentaux de notre contrat de prestations, c’est qu’il n’y aucun engagement des deux parties ni sur le volume d’activité, ni sur le chiffre d’affaires. Nos partenaires décident de leurs disponibilités sur notre plateforme en ouvrant des créneaux d’intervention. Ce que nous leur proposons, c’est de venir chercher un complément d’activité et du chiffre d’affaires additionnel, sans s’occuper du démarchage commercial, de la relance règlement ou de la facturation. Nous faisons également évoluer notre offre commerciale et nos partenaires en bénéficient, s’ils le souhaitent, en élargissant leur propre panel d’offres et en diversifiant leur activité.

Nous sommes très souvent sollicités par des indépendants qui s’installent. Pour eux, c’est un moyen d’avoir un chiffre d’affaires pour démarrer sans avoir de démarches commerciales. Nous leur proposons aussi de compléter leur activité avec de l’état des lieux car nous sommes organisme de formation agréé pour cette mission et nous leur fournissons gratuitement notre logiciel. C’est à la carte. Sur les 750 intervenants avec lesquels nous travaillons aujourd’hui, nous faisons du sur-mesure en fonction des attentes et des besoins de chacun, sur une zone géographique définie ensemble. Quand nous nous rapprochons d’un diagnostiqueur ou qu’un diagnostiqueur nous contacte, nous faisons le tour des possibilités de prestations réalisables. Nous avons un contrat de prestations avec les offres standards et ensuite nous échangeons pour savoir ce que le partenaire peut avoir en offre complémentaire. Nous travaillons aussi sur devis pour une partie de l’activité, notamment lorsqu’elle est atypique et/ou volumique.

Nous avons également une clause complémentaire dans nos contrats qui impose à nos partenaires de ne pas être dépendants économiquement de notre structure afin qu’ils ne se retrouvent pas en difficulté si nous perdons des clients. Notre responsabilité est de faire en sorte que nos partenaires ne soient pas dépendants de nous. Vis-à-vis de nos clients, nous avons aussi besoin d’assurer nos services quelle que soit la saison. C’est pour cela qu’il est essentiel d’avoir un nombre suffisant de partenaires pour qu’à la fois ils ne soient pas dépendants de nous et que nous-mêmes ne soyons pas dépendants d’eux.

Comprenez-vous les craintes des diagnostiqueurs quant à la concentration de leurs prescripteurs au sein de grands groupes de la gestion immobilière comme le vôtre et comment abordez-vous cette modification de la relation habituelle prescripteur/diagnostiqueur qui peut être mal vécue par ces acteurs de terrain et de proximité ?

Je comprends parfaitement ces craintes qui sont naturelles et légitimes. Quel que soit le secteur, dès qu’il y a des évolutions du marché, cela peut créer des inquiétudes. En ce qui nous concerne, nous avons à cœur d’être proches de nos partenaires parce que nous avons besoin de nous appuyer sur un réseau de partenaires de qualité avec qui nous entretenons une relation de confiance et de proximité. Quand Foncia rachète un cabinet, les équipes de Constatimmo rencontrent les partenaires historiques de ce cabinet. Il se trouve que parfois, nous les connaissons déjà en tant que partenaires de Constatimmo. Mais si ce n’est pas le cas, nous venons à leur rencontre pour échanger sur les attentes et présenter notre offre de prestation de services et notre fonctionnement. Ce qui fait notre force, c’est notre fonctionnement qui garantit à notre client une certaine flexibilité, mais aussi une certaine continuité. Et si nous contractualisons avec ces partenaires, nous leur permettons également d’accéder à d’autres clients de leur zone géographique et de diversifier leurs activités.

Les diagnostiqueurs dénoncent les tarifs pratiqués par les plateformes en raison d’une inadéquation avec leurs charges et les enjeux pesant sur la profession. Comment réagissez-vous à ces critiques ?

Nous connaissons les particularités et les spécificités de ce métier ainsi que les coûts des certifications, des assurances et des prestations. Nous en tenons compte lorsque nous négocions les conditions commerciales avec nos partenaires. C’est pourquoi nous avons développé un système de géolocalisation des biens, afin de limiter les déplacements et pour certaines missions nous indemnisons les frais de déplacements. Nous sommes vigilants à respecter nos partenaires et à avoir des conditions qui soient cohérentes. Nous n’arriverons pas à nos objectifs de développement si nous n’avons pas les bons partenaires avec les bonnes compétences pour réaliser des prestations de qualité. C’est quelque chose d’important. Le marché du diagnostic est un marché où l’on trouve de tout en termes de tarification, avec des variations importantes. Nous essayons d’être dans le prix médian. Nous savons que c’est un marché où il existe des pratiques tarifaires qui sont très basses et nous n’irons jamais sur ce terrain qui serait dangereux et menacerait la qualité des missions.

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