BÂTIMENTS ÉCOLOGIQUES Technique

Publié le par Alain

Le label HQE a fait des petits. HPE, TPHE, H&E, BBC, bâtiment passif ou à énergie positive, les normes environnementales concernant le bâtiment se multiplient en France, souvent en prenant exemple sur les autres pays européens. Les conclusions du Grenelle encouragent les promoteurs à avoir une démarche globale pour construire les bâtiments les plus neutres possible.

En 1996, le label Haute qualité environnementale (HQE) était une innovation. Dix ans après, il n’est plus que l’une des nombreuses normes de construction écologique en France. Grenelle de l’environnement aidant, la prise de conscience grandit dans le secteur immobilier, et donne lieu à la création de labels. Mais au-delà d’une simple certification, c’est toute la conception de la construction qui est amenée à changer. La réglementation thermique de 2005 (RT2005) a déjà défini les critères qui seront obligatoires d’ici quelques années. Les promoteurs n’ont que peu de temps pour adapter leurs modes de constructions aux nouvelles lois, très exigeantes pour la plupart, même si certains points sont privilégiés par rapport à d’autres.

La plupart des démarches environnementales visent à réduire la consommation d’énergie des immeubles. La dénomination Haute performance énergétique (HPE) est accordée aux bâtiments qui consomment 10% moins que la consommation conventionnelle de référence. C’est certes bien, mais pas assez pour satisfaire les demandes du Grenelle de l’environnement, qui prévoient 35% de bâtiments basse consommation (BBC) en 2012. Le label BBC, inspiré du “Passivhaus” allemand et du “Minergie” suisse, fera passer les immeubles français d’une performance énergétique moyenne de 200 kWh/m²/an à un maximum de 50 kWh/m²/an. « C’est faisable » affirme Marie-Christine Roger, chef de bureau de la qualité technique et de la prévention à la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction. « Il suffit d’adapter les techniques existantes, et pas nécessairement d’une manière révolutionnaire ». Le constructeur immobilier Geoxia a déjà proposé “La bonne maison”, un modèle de logement à basse consommation énergétique.

Bien plus que des économies d’énergie

On est encore loin du concept de bâtiment à énergie positive, mais le principe d’un bâtiment passif, consommant un minimum d’énergie, commence à s’ancrer. « Il faut encore convaincre et former les professionnels, le secteur bancaire et les collectivités locales » avoue Yves Jautard, architecte participant au groupe référentiel Effinergie. Cela est d’autant plus compliqué qu’il ne s’agit pas seulement de diminuer la consommation d’énergie des immeubles, mais de repenser entièrement les modes de constructions. Parmi les conclusions du Grenelle, il est prévu de faire chauffer l’eau des sanitaires exclusivement à partir d’énergie solaire. Déchets, bruit, pollution, choix des matériaux, sécurité incendie, chantier propre, accessibilité, qualité sanitaire, autant de critères pris en compte dans les certifications HQE et Habitat & environnement (H&E). En revanche, ces labels sont pointés du doigt par certains architectes comme étant trop faciles à obtenir : il suffit de valider quelques uns des critères, et pas nécessairement les plus essentiels, pour se voir certifier. « En théorie, les labels devraient être renouvelables tous les ans, pour prendre en compte la dégradation du bâtiment. Mais ce n’est pas encore le cas » explique Marika Frenette, architecte et consultante santé environnementale des bâtiments.

De même, la construction à neuf d’un bâtiment certifié est plus facile que la mise aux normes d’un immeuble ancien. « La prise en compte des caractéristiques du bâtiment existant limite la marge de manœuvre. Pour l’instant les réglementations sont moins strictes pour l’ancien » explique Marie-Christine Roger. Mais cela ne devrait pas durer. Depuis le 1er novembre 2007, les nouveaux locataires disposent du diagnostic de performance énergétique de leur logement, fourni avec le bail. Les deux étiquettes, graduées de A à I, indiquent respectivement la consommation énergétique et l’émission de gaz à effet de serre de l’habitat. Plus simple que la multiplication des labels, ces étiquettes pourraient-elles se généraliser en Europe ? « Difficile pour les pays d’abandonner leurs systèmes de certification pour un étiquetage commun. D’autant plus que la norme n’est pas une fin en soi » explique Marika Frenette. Les économies d’énergie se font pour l’instant essentiellement à l’échelle de l’habitant. « A plus long terme, c’est tout le mode de vie du quartier qui deviendra écologique, et pas seulement le bâtiment » conclue, optimiste, l’architecte. Bien au-delà, donc, des processus de certifications.

Source: novethic.fr

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