CERTIFICATION : LES DIAGNOSTIQUEURS GLOBALEMENT FAVORABLES AU PROJET DE RÉFORME Technique

Publié le par Alain

64% des diagnostiqueurs se disent plutôt satisfaits par les modalités de certification envisagées, même s’ils s’inquiètent des coûts du futur dispositif unifié.

 

Selon une enquête réalisée par Diagactu du 13 au 17 mars auprès des gérants de cabinets de diagnostics immobiliers (464 répondants), ceux-ci sont globalement favorables au projet de réforme de la certification, même s’ils estiment que le dispositif s’alourdit sensiblement.


En effet, près de deux gérants d’entreprises sur trois (64%) se disent satisfaits par les principales dispositions du projet d’arrêté présenté par le ministère du logement le 14 février dernier.


Pourtant, selon ces 71% des diagnostiqueurs interrogés, le futur dispositif unifié pour les 6 domaines de certification sera plus lourd que celui actuellement en vigueur. Ce qui ne semble donc pas les décourager, bien au contraire. Notamment pour cette professionnelle installée à Eysus (Pyrénées-Atlantiques), qui se réjouit que ce dispositif renforcé « permette de faire le tri entre les bouffeurs de boulot incompétents qui ne sont là que pour faire du fric en se foutant complètement des retombées sur les acquéreurs et même des vendeurs de biens ».


Si une assez large majorité d’entre eux se prononcent en faveur du projet de réforme, les diagnostiqueurs sont bien peu nombreux à valider l’ensemble des modalités du dispositif.

 

Le « 5 à 7 » adopté par tous


Au chapitre des mesures bien reçues, les diagnostiqueurs saluent unanimement l’extension de la période de validité de leur certification à 7 ans, ainsi que le possible allègement des examens de recertification. Il s’agit en effet de deux des contraintes les plus mal acceptées depuis toujours et qui pourraient donc devenir un peu moins sévères dans le futur dispositif.


Les diagnostiqueurs regrettent toutefois le maintien du principe de renouvellement de leurs certifications et s’inquiètent des coûts du renforcement des formations obligatoires. Beaucoup s’en prennent d’ailleurs aux organismes de certification/formation soupçonnés d’avoir manœuvré pour obtenir un dispositif qui leur est très favorable. Ainsi, ce professionnel installé à Saussines, dans l’Hérault : « Globalement, l’extension de la durée et un contrôle continu sont une bonne chose pour les diagnostiqueurs déjà en activité, considère-t-il. Le problème, c’est que d’une bonne idée, on peut vite en faire une usine à gaz, pour favoriser les centres de formation plutôt que de faire monter les opérateurs en compétences ».


Même position pour un de ses confrères tourangeaux qui pense qu’une certification tous les 7 ans ou lieu de 5 ans est une bonne chose, tout en déplorant de devoir tout de même se faire recertifier. « Et en plus il faudra se former au moins 2 jours par domaine – pour le CREP, le gaz, l’électricité et les termites ces 2 jours à minima sont des aubaines commerciales pour les organismes de formation ».

 

« Rallonger de deux ans le cycle est une bonne chose, c’est la moindre des choses même »


« Rallonger de deux ans le cycle est une bonne chose, c’est la moindre des choses même, estime ce diagnostiqueur marseillais. Mais la contrepartie est encore plus contraignante. Certainement plus coûteuse également. Comment faire croire qu’on entend quelqu’un tout en donnant aux organismes de formation et certification encore plus de chiffre d’affaires. La seule obligation de formation suivie s’impose, en supprimant les certifications, là on a les deux et en plus on alourdi les contrôles sur ouvrage. J’avoue ne pas comprendre ceux qui sont satisfaits ! »


L’organisation du contrôle sur ouvrage global et le coût de cette opération désormais étendue à tous les domaines inquiète aussi beaucoup les diagnostiqueurs.  « Je suis globalement favorable au dispositif, dit un diagnostiqueur basé  à Saint-Front-de-Pradoux, en Dordogne. Ce qui me pose problème, c’est le contrôle sur ouvrage, dans certains cas (amiante avant démolition par exemple), il sera difficile de revenir sur le chantier. Je préférerais une plateforme pour passer les examens accompagnés d’une formation continue annuelle obligatoire ».


Ce diagnostiqueur installé dans les Yvelines s’indigne : « Echanger une prolongation de 5 à 7 ans contre un alourdissement très net des contrôles et surtout du coût, n’est pas acceptable, un contrôle sur ouvrage DPE/gaz est à 1500€, pour les 6 diags il sera de combien ? ».

 

« Le contrôle sur ouvrage global, ça va être un bazar »


« Il faut trouver un bien où il y a les 6 diagnostics à faire, le temps perdu, l’organisation… ça va être un bazar mais ça, ceux qui ont leur cul vissé sur une chaise et qui prennent des décisions sans nous consulter, ils s’en foutent », renchérit un confrère varois.

 

Il faut dire que les organisations professionnelles chargées de discuter le projet de texte sont accusées de ne pas défendre suffisamment les intérêts des diagnostiqueurs. « L’Etat et les pseudos fédés ne concertent jamais les diagnostiqueurs qui sont sur le terrain », dit ce professionnel de Meynes dans le Gard. « Je suis surpris de voir qui prend les décisions pour nous diagnostiqueurs, des personnes non représentatives qui ont leurs intérêts ailleurs, croit savoir un de ses confrères installé dans l’Ain.


Ainsi, loin d’accepter ce nouveau dispositif qui ne satisfait totalement personne, les diagnostiqueurs semblent plutôt résignés. Finissons-en, disent-ils, lassés de se sentir ballotés dans les méandres des évolutions des textes réglementaires qui régissent leur métier.

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