EXPOSITIONS Technique

Publié le par Alain

Ils côtoyaient les dinosaures, leur nombre est incalculable, leur force colossale, leur organisation diaboliquement méthodique : « Le termite et la fourmi » investissent le Palais de la Découverte à Paris le temps d’une exposition (jusqu’au 31 août).

« Les fourmis sont partout. Elles ont colonisé tous les milieux où la vie est possible », explique la conceptrice de l’exposition, Marie Canard, médiatrice des sciences de la vie au Palais de la Découverte.

Un milliard de milliards de fourmis et 240 millions de milliards de termites sur Terre, contre 6 milliards d’hommes… En zone tropicale, quelque 10 milliards de termites au km2, et dans la savane africaine, 2 milliards de fourmis au km2, contre à peine 200 hommes…

Les chiffres assénés aux visiteurs font penser à une armée d’insectes antédiluviens menaçants et irrésistibles dans leur avancée : la reine des termites Macrotermes, qui peut vivre jusqu’à 60 ans, est capable de pondre un oeuf toutes les deux secondes.

D’autant que ces « soldats », « ouvrières », « reines », grouillant derrière des parois vitrées de l’exposition, travaillent sans cesse depuis leur apparition sur Terre il y a 130 à 150 millions d’années.

« Dans le monde animal, ce sont les termites et les fourmis qui ont le mieux réussi en termes de diversité, de répartition, de nombre et d’organisation », s’émerveille Marie Canard.

Les termites, dont les dégâts sous nos latitudes sont illustrés par des troncs évidés, des poutres de maison attaquées, ont un appétit d’ogre : en forêt tropicale humide, ils consomment 6 à 7 tonnes de matière organique par an et par hectare.

Ils se révèlent dans la savane des bâtisseurs hors pair, construisant des « cathédrales » aux murs de terre mélangée à de la salive atteignant 6 m de haut.

Ces constructions gigantesques se révèlent un modèle d’architecture écologique : chaleur, gaz carbonique et méthane produits par leur fonctionnement sont éliminés par un système de ventilation, séparé des chambres habitées. « Ce système a déjà été copié par des architectes » en Grande-Bretagne, souligne Marie Canard.

Les fourmis, quant à elles, ont des habitats plus modestes mais variés, allant même jusqu’à coudre des feuilles d’arbre pour faire leur nid à l’intérieur.

Leurs sociétés sont uniquement constituées de femelles – les mâles ne sont présents que pour la reproduction – et un seul accouplement suffit à la reine pour pondre toute sa vie (25 ans).

Ces insectes sont en plus de véritables forces de la nature : une fourmi peut porter 10 fois ou traîner 70 fois son propre poids.

Dans l’exposition, des maquettes en résine de 1,5 m de long permettent d’observer leur anatomie, dont leurs mandibules, capables de creuser la terre, attraper et broyer leurs proies.

« Certaines espèces sont plus qu’une menace pour l’Homme, ce sont des ravageurs » qui détruisent les cultures, comme des termites d’Afrique ou des fourmis d’Amérique du Sud, remarque Marie Canard.

Mais fourmis et termites apportent également beaucoup à l’homme, note-t-elle, par exemple comme apport en nourriture en Afrique ou en Asie. Certaines fourmis produisent naturellement des antiseptiques et des antibiotiques.

Et grâce aux fourmis, le courrier arrive à l’heure aux Pays-Bas : une modélisation de leurs réseaux de trajets autour d’une fourmilière a été utilisée pour optimiser la tournée des facteurs.

(Du mardi au samedi de 09H30 à 18H00, les dimanches et jours fériés de 10H00 à 19H00. Entrée : 7 euros, tarif réduit 4.50 euros. – Animations et ateliers)

Source AFP

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