HASSAD MOUHEB : « LA PÉRENNITÉ DES ORGANISMES DE FORMATION EST MENACÉE » Technique

Publié le par Alain

Avec six autres organismes, Hassad Mouheb, dirigeant de Wedge Institute, vient de créer l’association des organismes de formation du diagnostic et efficacité énergétique du bâti. L’objectif est de contribuer à améliorer les dispositif de certification issu de l’arrêté du 2 juillet 2018.

 

Les statuts ont été signés le 1er juillet et vont être déposés cette semaine. Hassad Mouheb, le dirigeant de Wedge Institute, vient de créer la première association des organismes de formation du diagnostic et efficacité énergétique du bâti. 

 

L’objet de cette association, qui regroupe, outre Wedge Institute, IRILUS Formation, N2A Formation, Capital Compétences, IFFEN, CNFP Formation et SFG Développement, est de militer pour la bonne mise en œuvre de la qualité des formations en diagnostic et efficacité énergétique, tant sur le plan technique qu’administratif, et conformément à l’arrêté du 2 Juillet 2018. « L’objectif est principalement d’apporter notre expérience et notre bienveillance auprès de la DHUP lors de l’élaboration des textes qui désormais impactent les organismes de formation, ce qui n’était pas le cas auparavant car seuls les diagnostiqueurs et organismes de certification étaient jusque-là concernés », précise Hassad Mouheb.

 

Une initiative à laquelle il songeait depuis quelques années, pour d’autres raisons cependant : « afin de grouper des sessions de formation pour éviter l’annulation ou leur report ». Mais « l’obligation de certification des OF révélée il y a un an a fait que de nombreux confrères se sont mis à me questionner très régulièrement, me confiant leurs doutes, leurs craintes et surtout les difficultés de mise en œuvre du texte s’il restait en l’état », explique celui qui a été nommé président de l’association. « Ayant formé des diagnostiqueurs depuis 2006 et depuis ces dernières années, à un rythme de 200 stagiaires formés par an, j’ai été désigné à la tête de ce projet ».

 

« Certains organismes de formation se sont peut-être un peu cachés et on en paye aujourd’hui les pots cassés. »

 

Hassad Mouheb regrette le manque de volonté d’agir de certains organismes de formation qui « se sont peut-être un peu cachés », dit-il. Or, selon lui, « on en paye aujourd’hui les pots cassés, car si ces actions avaient été menées avant la sortie de l’arrêté du 2 juillet 2018, nul doute qu’il ne serait pas sorti en l’état. Quoi qu’il en soit, il n’est peut-être pas trop tard puisqu’il est prévu par la DHUP de le modifier en surface ».

 

Il en va selon lui de la pérennité des organismes de formation. « L’arrêté est applicable ce 1er janvier 2020, or il comporte des points bloquants et des incohérences qui compliquent sa mise en place, ce qui impacte le bon fonctionnement des organismes des formation, voire les mets en danger quant à leur survie. Nous sommes tous d’accord pour dire que la qualité technique doit être améliorée et cela va dans le sens des textes et des associations de consommateurs, mais cela ne doit pas être fait au détriment de l’organisation des organismes de formation qui sont aussi des sociétés à but commercial ».

 

Des évolutions du dispositif que l’association espère donc accompagner activement.  « Nous apporterons lors de la prochaine réunion, à laquelle notre association a été conviée, la liste des points bloquants qui ne permettent pas la bonne mise en œuvre du texte. Puis, dans un second temps, nous souhaitons initier une réflexion plus profonde pour revoir complétement le dispositif. Nous avons déjà pu travailler sur ce dernier point. » 

 

« Nous tendons les bras aux autres organismes qui souhaitent nous rejoindre. »

 

Hassad Mouheb indique que l’association peut permettre aussi de rassembler les compétences techniques des formateurs pour définir des contenus homogènes et conformes aux exigences réglementaires. « Thierry Marchand, le président de la CDI FNAIM, annonçait récemment, dans vos colonnes, vouloir faire du diagnostic immobilier une filière d’excellence, une belle initiative à nos yeux et que je salue. Pour cela nous avons besoin de la participation d’encore plus d’organismes, c’est peut-être ce qui manquait pour parfaire la structuration de la profession même s’il y a eu déjà beaucoup de chemin parcouru. Bien que la qualité technique des formations se soit considérablement améliorée ces dernières années, elle reste inférieure aux évolutions réglementaires qui pèsent sur les connaissances des diagnostiqueurs. Avec les moyens actuels (Internet, réseaux sociaux, système qualité …) les organismes ne peuvent plus se cacher vis à vis de la satisfaction du public formé ».

 

L’association, dont les sept premiers membres représentent, selon Hassad Mouheb, environ 500 diagnostiqueurs formés annuellement, reste ouverte. « Nous tendons les bras aux autres organismes qui souhaitent nous rejoindre ». Avec un dénominateur commun : « la volonté d’améliorer la qualité technique de la formation et le dialogue entre confrères ». 

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