« J'AI ÉTÉ CAS CONTACT À CAUSE D'UN CLIENT » Technique
Un diagnostiqueur sur quatre évoque certaines difficultés pour intervenir sur les sites occupés. Des clients inquiets pour leur santé, ou parfois au contraire très indisciplinés au point de refuser de porter le masque en présence du diagnostiqueur.
Pour les diagnostiqueurs, il n’est pas toujours très simple d’exercer son métier dans cette période de crise sanitaire. Selon le dernier sondage réalisé par DiagActu du 10 au 14 octobre auprès des chefs d’entreprise (483 réponses complètes), un professionnel sur quatre (25%) évoque des difficultés pour intervenir sur des sites occupés.
C’est le cas par exemple à Marseille où un professionnel constate que « les occupants sont assez réticents à laisser effectuer des visites ». Des professionnels basés en Isère et dans l’Orne parmi bien d’autres nous indiquent que certains refusent même catégoriquement. Les locataires sont notamment nombreux à interdire l’accès à leur logement aux diagnostiqueurs. C’est le cas dans les Ardennes : « les locataires prétextent souvent le Covid pour éviter notre visite et ne veulent même pas entendre parler des mesures prises ». Ou dans le Nord : « les locataires annulent du jour au lendemain les rendez-vous sous prétexte de la Covid ».
Les propriétaires semblent plus conciliants. « Lorsqu’il s’agit de délivrer les diagnostics nécessaires à la vente de leur propre bien, les propriétaires semblent accepter ‘les risques’ de notre visite », écrit avec un soupçon d’ironie un diagnostiqueur varois.
Dans d’autres cas, c’est plutôt le diagnostiqueur qui n’est pas très rassuré à l’idée d’intervenir dans certaines situations. Beaucoup de clients ne pratiquent pas, ou mal, les gestes barrières. Comme dans la Mayenne, où « les occupants ont du mal à respecter les consignes », écrit un professionnel. Tandis qu’un de ses confrères de la région lyonnaise évoque une certaine « indiscipline » de ses clients. Là-aussi, les locataires semblent se distinguer : « nous avons des protocoles d’intervention en milieu occupé, avec de la communication et de la pédagogie, ça se passe bien les propriétaires jouent le jeu ; c’est moins facile avec les locataires », explique un diagnostiqueur breton.
« Je préférerais que les gens pensent à leur santé et à celle des autres plutôt qu’à leur chiffre d’affaire »
Les cas de contamination au Covid-19 existent pourtant bel et bien parmi les clients des diagnostiqueurs, même s’il est impossible de le quantifier. « Je préférerais que les gens pensent à leur santé et à celle des autres plutôt qu’à leur chiffre d’affaire. J’ai été cas contact à cause d’un client dont la vente ne pouvait attendre selon l’agence immobilière, témoigne un professionnel basé dans l’Essonne. Heureusement, j’étais bien protégé et je n’ai rien, mais les gens sont inconscients. »
Au point que certains diagnostiqueurs préfèrent privilégier les interventions dans les logements vides. A l’instar de ce diagnostiqueur dijonnais : « nous nous concentrons sur des logements vacants pour éviter tout contact même si l’on respecte les règles sanitaires. « J’interviens en milieu vide », nous dit un de ses confrères exerçant dans le Val-de-Marne. Ou dans l’Indre : « dans mon secteur géographique, la plupart des biens que je diagnostique sont des biens vides, donc pas de soucis. Seules des précautions sont à prendre pour la récupération et le rendu des clés des habitation ».
Heureusement, les missions se passent tout de même globalement plutôt bien. A condition bien sûr qu’elles se déroulent dans le respect de gestes barrières de bon sens ou en application des protocoles sanitaires mis en place par la filière. « Si les mesures et précautions sanitaires sont respectées (masque, lavage des mains, distance), le risque est grandement limité, indique une professionnelle des Pays de la Loire. Les clients voient que j’ai mis en place les mesures qui s’imposent et sont donc rassurés ». Ou encore cet autre diagnostiqueur de Valenciennes qui considère que les propriétaires et locataires « sont compréhensifs concernant les diagnostics et ne sont pas inquiets durant les visites du fait des moyens mis en œuvre de distanciations sociales ».
Il est vrai que tous, les diagnostiqueurs comme leurs clients, ont appris depuis plusieurs mois à vivre avec le virus…
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