LE REPRISE DE L'ACTIVITÉ SUR LE MARCHÉ IMMOBILIER SE FAIT ATTENDRE Technique

Publié le par Alain

La reprise de l’activité après reconfinement est nettement plus progressive que celle observée en mai et juin. 69% des chefs d’entreprise de diagnostic immobilier recourent au dispositif de chômage partiel, au moins jusqu’à mi-janvier.

 

Selon notre dernier sondage réalisé du 2 au 5 décembre (397 réponses complètes), à peine plus d’un diagnostiqueur sur deux (52%) se dit confiant concernant la reprise pleine et entière de l’activité sur le marché des diagnostics liés aux transactions immobilières. Confiance donc très mesurée au sein de la filière lors de cette phase de déconfinement progressif qui n’a en effet rien de comparable à la précédente (mai et juin) où la reprise de l’activité avait été plus forte que prévu.

 

Il est vrai que la période de décembre-janvier n’est jamais la plus propice pour les transactions immobilières, comme l’écrit par exemple un diagnostiqueur breton : « on aborde la période creuse et je pense que les gens ont plutôt envie de se retrouver en famille autour d’une tradition ». Chez les diagnostiqueurs, on espère plutôt une reprise franche à partir de mi-janvier.  « Les fête arrivent, le marché ne devrait reprendre que courant janvier », comme nous l’écrit également un diagnostiqueur gardois. « Une reprise sur décembre semble peu propice donc pas confiant pour décembre, confirme un de ses confères du Val-d’Oise. Un retour à partir de mi-janvier semble plus favorable ». 

 

D’autre part, le contexte économique s’est semble-t-il un peu dégradé et la confiance des ménages est davantage impactée. « Je ne suis pas confiant pour la simple raison que le choc sur l’emploi n’a pas encore eu lieu », s’inquiète notamment un professionnel installé dans l’Hérault. D’autant que le marché des ventes immobilières semble se gripper quelque peu. Une professionnelle installée à Marseille évoque un marché immobilier « frileux ». « Car les propriétaires ne sont pas décidés à quitter leurs logements, explique-t-elle, en raison d’une raréfaction de l’offre actuellement. De plus, les acquéreurs sont inquiets et ne souhaitent pas s’engager. Pareil pour les locataires, car ils ont peur de ne pas trouver et les bailleurs ont peur des impayés dus à la crise qui arrive ».

 

Cette frilosité ambiante touche également les établissements de crédit, ainsi que l’observe l’un de ses confrères locaux. « A la sortie du confinement les prix des biens ont encore augmenté et les conditions d’emprunt se sont durcies ». Idem dans les Côtes-d’Armor : « les accords de prêts se sont fortement durcis, 33% d’endettement, 10 % d’apport, des règles qui n’aident pas l’immobilier aussi bien pour les primo accédants que les investisseurs. Pas de vente, pas de diags ! ».  

 

39% des diagnostiqueurs restent inquiets en ce qui concerne la pérennité de leur entreprise.

 

La situation semble bien différente sur le secteur de l’avant travaux où il est délicat d’évoquer le terme de reprise tant l’activité est restée relativement dynamique tout au long de cette seconde période de confinement. « Le secteur de la démolition et travaux devrait retrouver son niveau de demande habituel, de plus pendant le deuxième confinement les entreprises de BTP ayant continué à travailler les demandes en diagnostics ont été quasiment similaires aux années précédentes », confirme un chef d’entreprise basé dans les Bouches-du-Rhône. 

 

Même constat en Savoie. « Le bâtiment dans notre secteur est peu impacté même si l’on sait que seules certaines personnes font réaliser le diagnostic avant travaux amiante et plomb. Tous les artisans ne le demandent même pas ! », regrette cependant ce diagnostiqueur. 

 

39% des diagnostiqueurs restent inquiets en ce qui concerne la pérennité de leur entreprise. C’est 12% de moins qu’au cœur du reconfinement, mais le chiffre reste important. Et dans l’attente d’une meilleure lisibilité de leur marché, 69% des chefs d’entreprise recourent toujours au dispositif de chômage partiel pour une partie de leurs salariés, tandis que certains remettent leur projet de recrutement, comme ce chef d’entreprise basé à Salon de Provence qui « a suspendu l’embauche pour le remplacement d’un technicien » ou un de ses confrères de parisien : « je devais embaucher mais compte tenu de la situation cette nouvelle embauche est reportée à 2021 ». 

 

Au moment d’aborder les fêtes de fin d’année et une année 2021 pleine d’incertitude, les diagnostiqueurs restent donc majoritairement dans l’expectative. 

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