NOTRE-DAME : DU PLOMB DANS LES ÉCOLES AUTOUR DE LA CATHÉDRALE Technique

Publié le par Alain

La Mairie de Paris lance un « nettoyage renforcé » dans des écoles proches de la cathédrale Notre-Dame dans lesquelles des niveaux élevés de plomb ont été mesurés.

 

255 microgrammes de plomb par mètre carré (µg/m2) dans la cour d’une école élémentaire sur l’île Saint-Louis ; 230 µg/m2 dans celle d’une école rue Saint-Jacques, rive gauche. Ou encore 130 µg/m2 « devant la petite maison » du jardin d’une crèche collective à deux pas de l’Hôtel de ville… Selon Médiapart, sur 196 prélèvements réalisés dans des établissements scolaires situés à proximité de la cathédrale Notre-Dame, 31 montrent des taux égaux, voire supérieurs au seuil d’intervention (70 μg/m2).

 

Se fondant sur les recommandations de la DGS, le site d’information rappelle que « dès lors que les taux de concentration de plomb atteignent les 70 μg/m2, les enfants doivent être écartés du lieu pollué afin de procéder à son nettoyage, qui doit être fait avec des pièces humides et jetables ». Or, ils sont même « parfois près de dix fois supérieurs ». Les poussières de plomb recouvrent les sols de classes, de cours ou de cantines.

 

Un peu plus de trois mois après l’incendie qui a ravagé le célèbre monument parisien, l’inquiétude grandit. 

 

L’agence régionale de santé (ARS) se veut toutefois rassurante. Selon elle, cette valeur de 70 μg/m2 préconisée par la DGS s’applique à des moyennes. Et si l’on se rapporte à la moyenne des prélèvements réalisés dans les écoles, aucune ne dépasse effectivement les 70 µg/m2. Et jusqu’à aujourd’hui, 82 plombémies ont été pratiquées sur des enfants du quartier de l’île de la Cité et résidant dans les 1er, 4e, 5e et 6e arrondissements de Paris. Une seule s’est avérée supérieure au seuil de 50 µg/l. Elle concerne un enfant de 2 ans, mais serait due, selon l’ARS, non pas à l’incendie de Notre-Dame mais à la présence de plomb dans le bâti de son logement, plus précisément le balcon.

 

La Mairie de Paris lance un « nettoyage renforcé » 

 

Arnaud Gauthier, sous-directeur de la santé à la mairie de Paris, a annoncé jeudi que de nouvelles mesures vont être réalisées durant l’été ainsi qu’un « nettoyage renforcé ». « Aucune crèche ou école ne rouvrira s’il y a un risque », a-t-il rassuré. Il dément par ailleurs les informations de Mediapart selon lesquelles la Mairie de Paris a délibérément passé sous silence ces taux de concentration « parfois dix fois supérieurs au seuil d’alerte ». 

 

Il n’y a « aucun risque pour la santé », a confirmé de son côté le premier adjoint de la maire de Paris Emmanuel Grégoire : « S’il y avait le moindre risque, non seulement les écoles n’auraient pas rouvert mais ne rouvriraient pas à la rentrée. »

 

Des promesses qui ne rassurent pas le SNUipp-FSU Paris. Elisabeth Kutas, secrétaire départementale du syndicat des enseignants des écoles, exige un suivi médical des enfants, du personnel des écoles et de la mairie travaillant dans les établissements. Tandis que l’association Henri-Pézerat, demande la création d’un centre de suivi médical gratuit, « accessible à toute personne, enfant ou adulte, victime de la contamination au plomb provoquée par l’incendie de Notre-Dame ». La président de l’association, Annie Thébaud-Mony, rappelle que « depuis 2010, toute la littérature scientifique montre que c’est un toxique majeur qui a des effets à très faible dose : 10 µg/L dans le sang, c’est un point de QI en moins. »

 

L’incendie de la cathédrale gothique vieille de plus de 850 ans, le 15 avril 2019, a provoqué la fusion de plusieurs centaines de tonnes de plomb qui se trouvaient notamment dans la charpente de la flèche et de la toiture.

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