STÉPHANE PROUZEAU : « LA PROFESSION NE PEUT SUPPORTER PLUS LONGTEMPS DE NE POUVOIR EMBAUCHER » Technique

Publié le par Alain

Stéphane Prouzeau, président du réseau AGENDA Diagnostics, également vice-président de la FIDI, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences du blocage de la certification amiante.


Stéphane Prouzeau, dans son courrier adressé le 27 septembre à la DHUP (Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages), la FIDI, dont vous être vice-président, réclame une réaction urgente des Pouvoirs publics après l’annulation par le Conseil d’Etat de l’arrêté du 26 juillet 2016 puis la suspension en référé d’une partie de l’arrêté du 16 juillet 2019. La situation est-elle devenue à ce point problématique ?


Ces deux recours ont eu pour conséquence de désorganiser provisoirement la filière avant-travaux et ils ont aussi et surtout stoppé net depuis fin juillettoute intégration de nouveaux entrants dans la profession, entrepreneurs comme techniciens salariés. La situation n’est certes pas encore dramatique, mais le temps passant, il devenait urgent de tirer la sonnette d’alarme car les Pouvoirs publics n’avaient sans doute pas conscience qu’il existe actuellement des diagnostiqueurs formés et certifiés qui ne peuvent pas exercer. Au sein même de mon réseau, quatre de nos nouveaux franchisés en fin de formation et qui venaient de réussir leurs examens de certification m’ont indiqué que leurs certificateurs refusaient de leur délivrer leur attestation. Et lorsque j’ai interrogé ces certificateurs, ils m’ont répondu qu’ils se conformaient aux directives du Cofrac. Or quand on investit 50 000 euros pour créer une entreprise et que l’on doit attendre un mois ou plus pour travailler, on peut vite se retrouver dans la difficulté.


Avec des conséquences pour l’ensemble de la profession ?


Oui, notre profession ne peut supporter plus longtemps de ne pouvoir embaucher. Les Pouvoirs publics nous demandent des efforts importants pour être certifiés, mais en contrepartie il faut au moins qu’ils veillent à ce que l’on puisse travailler. A eux donc de remettre le système en marche au plus vite. Notre rôle à la FIDI, en tant qu’organe de représentation des diagnostiqueurs, est de soulever les problématiques dès que nous en avons connaissance. D’où notre volonté d’être reçu sans délai par la DHUP.


Le système sera sans doute remis en marche dans les jours à venir, mais pour combien de temps ? D’autres arrêtés, notamment les deux qui s’apprêtent à être publiés, pourraient eux-mêmes être la cible de recours. Comment se sortir de cette situation ?


Je ne peux qu’espérer que les textes réglementaires qui vont bientôt être publiés sont bien rédigés et que tous les acteurs ont bien été consultés… Mais il est vrai que pour certains le plaisir de faire des coups juridiques dépasse largement l’intérêt de leur profession. Pourtant nous devrions nous souvenir de tout ce que cette règlementation nous apporte tous les jours et cette montée en compétences dans laquelle nous sommes engagés, avec ce dispositif de formation continue validée par une certification des compétences personnelles, constitue une garantie de stabilité essentielle pour une profession comme la nôtre, encore jeune et fragile. Il faudrait d’ailleurs que la profession se parle, car on ne peut accepter que tous n’aient pas les mêmes pratiques ou que certains veuillent se dispenser de respecter les règles établies. C’est le cas notamment pour les repérages de l’amiante avant-travaux et avant-démolition pour lesquels il me semble extrêmement dangereux de laisser des gens non qualifiés, uniquement formés SS4, intervenir seuls. Ils doivent être certifiés comme l’exige la loi. Sur ce point aussi, la FIDI s’est clairement positionnée.

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