YANNICK AINOUCHE : « 2021, UNE ANNÉE DE RALENTISSEMENT DE NOS MARCHÉS »

Le président des réseaux EX’IM et Defim anticipe une baisse du chiffre d’affaires de 7% en 2021 sur les marchés des diagnostics immobiliers mais reste toutefois serein sur la capacité de ses deux réseaux à poursuivre leur développement.  

Yannick Ainouche, quelle est votre analyse du marché des diagnostics immobiliers en cette rentrée si particulière ?

Nous observons un ralentissement du marché immobilier avec une baisse du nombre de rentrées de mandats par nos partenaires agents immobiliers et des délais de vente qui augmentent sensiblement, ce qui impacte le nombre de missions de diagnostics par technicien. Quant aux promoteurs, ils semblent rencontrer des difficultés pour écouler leurs stocks car nous constatons une nette diminution du nombre d’opérations mises en chantier, avec là-aussi bien sûr une incidence sur le nombre de repérages avant-démolition.
La visibilité est toutefois assez bonne sur l’avant-travaux, avec un marché de la rénovation qui reste relativement dynamique. Les bailleurs sociaux et les grosses foncières continuent de réaliser des travaux et on peut même considérer que la période que nous vivons renforce la sensibilité des donneurs d’ordres à la prévention des risques. 

Pour les réseaux que vous dirigez, au même titre que l’ensemble de la filière, l’année 2020 ne sera finalement pas aussi catastrophique que l’on pouvait le redouter ?

Nous avons dû nous adapter rapidement à cette nouvelle donne en allant chercher des relais de croissance dans d’autres métiers. EX’IM a notamment renforcé ses parts de marché avec l’ouverture d’un nouveau pôle de compétence dédié à l’hygiène et à l’environnement. Depuis cet été, 20 agences du réseau EX’IM, réparties partout en France, propose le contrôle des légionelles et de la potabilité de l’eau. Nous venons également d’annoncer notre partenariat national avec SGS France qui a choisi notre réseau pour conseiller les utilisateurs sur les actions d’amélioration de leur système d’aération, en s’appuyant sur les données de mesure du boitier Air Sense. Nous avons déjà formé une quarantaine de dirigeants à l’utilisation de cet outil innovant pour qu’en 3 clics, ils soient aptes à apporter un diagnostic précis sur la qualité de l’air, grâce à des rapports clés en main. D’ici début 2021, c’est l’ensemble du réseau qui sera prêt pour permettre à nos clients de respecter les exigences législatives du 1er janvier 2023, puisque à cette date, rappelons-le, tous les ERP devront avoir mis en place une surveillance périodique de la qualité de l’air intérieur au moyen d’une évaluation des systèmes d’aération et d’une campagne de mesure des polluants. Nous nous apprêtons par ailleurs à développer nos prestations d’audit énergétique dans le cadre des lois sur la rénovation de l’habitat. Nous serons très bientôt en capacité de proposer des formations pour nos franchisés et leurs collaborateurs. La rénovation énergétique représente un marché colossal pour notre filière. Or nous avons à tous les atouts pour le conquérir, aidés par la réforme du DPE et l’opportunité de réaliser des audits énergétiques.
C’est pourquoi, malgré la crise économique et sanitaire, nous poursuivons cette année notre développement avec six nouvelles agences chez EX’IM et quatre chez Defim. On peut d’ailleurs se réjouir que notre métier reste toujours aussi attractif en ces temps difficiles. Je constate que les nouveaux entrants et les salariés sont nombreux à taper à notre porte pour devenir entrepreneur. C’est une belle satisfaction pour toute notre filière.

Comment s’annonce 2021 selon vous ?

Nous anticipons une année de ralentissement sur tous les marchés sauf peut-être dans le domaine de l’hygiène et l’environnement. Après avoir consulté divers acteurs et instituts indépendants, nous avons modélisé une baisse du marché de 7% sur notre tableau de bord financier, mais maintenons nos objectifs d’ouvertures pour 2021 avec six nouvelles agences pour EX’IM et dix pour Defim tout en restant ouverts à des rachats d’entreprises via notre filiale d’exploitation.
Notre objectif sur le long terme est inchangé : EX’IM est amené à devenir un réseau de bureau de contrôle indépendant avec une offre toujours plus multi-opérationnelle, tout en tenant à assumer pleinement sa responsabilité sociétale, comme en témoigne notre engagement pour l’opération  « Plantons pour l’avenir » qui soutient des projets de reboisement responsables avec l’aide financière de mécènes.