UN DÉPUTÉ POINTE UN MANQUE DE PROFESSIONNELS POUR LA RÉALISATION DES PROJETS DE PPT VEILLE RÉGLEMENTAIRE

Assemblée Nationale
Publié le par Mathias LOVAGLIO

Le député Stéphane Viry a interpellé le gouvernement sur la faisabilité du calendrier imposé pour la mise en place des Plans Pluriannuels de Travaux (PPT) dans les copropriétés. Il estime que le manque de ressources humaines qualifiées rend irréaliste le respect de l’obligation réglementaire dans les délais et demande une révision du calendrier d’application. Il pointe également certaines incohérences dans le DPE.

Un calendrier irréaliste face aux capacités du secteur

Le 1er avril 2025, le député Stéphane Viry a adressé une question parlementaire à la ministre en charge du Logement pour alerter sur la difficulté de mise en œuvre des Plans Pluriannuels de Travaux (3PT). Cette obligation, qui concerne environ 400 000 copropriétés âgées de plus de 15 ans, doit être réalisée par des professionnels qualifiés tels que les diagnostiqueurs immobiliers, bureaux d’études, architectes ou thermiciens.

Or, selon le député, le nombre d’acteurs qualifiés est largement insuffisant. Dans la région Grand Est, moins d’une dizaine de structures seulement seraient actuellement en mesure de mener ces études. Sachant qu’un PPT nécessite au minimum deux jours de travail, il faudrait 800 000 jours de travail répartis sur seulement 1 000 professionnels. Cela correspondrait à 400 jours de travail par an et par personne, un rythme jugé irréalisable.

Des risques majeurs pour la filière et les copropriétés

Face à cette contrainte, plusieurs scénarios sont à craindre d’après le député :

  • Un élargissement précipité des professions habilitées à réaliser les PPT, ce qui pourrait affecter la qualité des études.
  • Une incapacité concrète à respecter les délais, retardant les rénovations nécessaires dans de nombreuses copropriétés.

Stéphane Viry demande donc au gouvernement une révision du calendrier, plus en adéquation avec les capacités du secteur, afin d’éviter une mise en œuvre chaotique de cette réforme essentielle.

Les incohérences du DPE également pointées du doigt

Au-delà des difficultés liées aux 3PT, Stéphane Viry a également interpellé la ministre sur certaines incohérences dans la méthodologie du DPE. Il cite notamment :

  • L’impact exagéré de l’altitude, où une différence d’un mètre peut faire changer une classe DPE.
  • La prise en compte des façades exposées, qui peut générer une variation de 10 % sur le résultat final.

Ces incohérences, selon le député, ont des conséquences directes sur l’immobilier et nécessitent des ajustements méthodologiques. Il demande donc au gouvernement des clarifications sur les corrections envisagées.

Vous avez une information à nous transmettre, un témoignage à nous relayer, ou une idée d’article ?
Contactez la rédaction de Diagactu !

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

EXIM

NOS OFFRES D'ABONNEMENT