S. PROUZEAU : « REJOINDRE SIDIANE ÉTAIT UNE DÉCISION COHÉRENTE POUR LE RÉSEAU AGENDA » Interview
Stéphane Prouzeau, président du réseau Agenda Diagnostics, revient sur les raisons de son adhésion à SIDIANE. Nommé référent performance énergétique, il fait également le point sur les sujets que le syndicat souhaite faire avancer, à commencer par la surface de référence du DPE.
Stéphane Prouzeau, Agenda Diagnostics vient de rejoindre SIDIANE. Pouvez-vous nous expliquer quelles sont les raisons qui ont motivé ce choix ?
Il n’est pas inintéressant que les syndicats soient regroupés par typologie d’entreprises afin de mener une politique plus cohérente au sein de chacun d’eux. Plus le métier se développe, plus il devient compliqué de mélanger des structures importantes avec des structures plus modestes. Le fait est, qu’aujourd’hui, les grosses entreprises sont plutôt chez SIDIANE tandis que les indépendants sont plutôt à la FIDI. Ce n’est pas contre tel ou tel type de syndicat et encore moins par manque de respect envers les petits cabinets, mais il m’a paru plus pertinent de rejoindre SIDIANE au 1er janvier 2024 pour avoir un engagement cohérent en termes de taille d’entreprise.
Depuis sa création, SIDIANE a fait de la certification d’entreprise l’une de ses priorités. Quelle est votre position sur ce sujet ?
SIDIANE a mis en avant un certain nombre de thématiques que ce soit la certification d’entreprise, le contrôle longitudinal, l’indice de complétude pour le DPE… Ce qui est agréable chez SIDIANE, mais c’était aussi le cas à la FIDI, c’est qu’il existe un véritable espace de débats autour de ces sujets parfois sensibles. Je suis en accord avec les principales orientations du syndicat. Pour autant il n’est pas impossible que sur tel ou tel sujet, on ait besoin de prendre le temps de la réflexion.
Nous observons principalement trois typologies d’entreprise dans le diagnostic : les grandes entreprises, les réseaux de franchise et les petites entreprises. Il est certain que pour l’entreprise d’un ou deux techniciens, la certification de personnes parait préférable. Concernant le réseau de franchises, nous ne savons pas aujourd’hui ce qui serait le plus pertinent entre la certification de personnes et la certification d’entreprise. Je n’ai pas de préjugés par rapport à cela car je suis bien conscient des intérêts et des limites de chacun des deux modèles. Tout cela demande d’étudier de façon plus approfondie les implications d’un changement de système.
Vous occupez les fonctions de référent performance énergétique au sein de SIDIANE. Quelles sont vos missions et les sujets sur lesquels vous allez travailler dans les prochains mois ?
En qualité de référent performance énergétique, j’anime la commission performance énergétique de SIDIANE qui se réunit mensuellement. Elle est constituée des responsables techniques des principales entreprises adhérentes. La performance énergétique est devenue particulièrement importante dans l’écosystème du diagnostic immobilier. Le DPE est la prestation la plus observée par les pouvoirs publics, les médias et l’opinion. Et, petit à petit, elle devient malheureusement la seule considérée par le grand public, alors que les autres diagnostics restent essentiels en termes d’objectifs de santé et de sécurité.
Pour revenir aux activités de la commission performance énergétique, nous travaillons actuellement sur le projet d’arrêté DPE et plus particulièrement sur la surface de référence qui nous parait encore sujette à interprétation. La surface est un élément central dans le calcul de la classe énergétique et il faut absolument qu’il y ait une véritable homogénéisation des pratiques des acteurs de la filière. SIDIANE a fait une proposition alternative à la DHUP pour mieux la définir car il nous parait indispensable de réduire les interprétations possibles de la surface à prendre en considération dans le DPE.
De manière plus générale, il faut apporter plus de cohérence à l’ensemble des éléments et des mesures qui constituent un DPE. Nous avons vu par la presse que, de temps en temps, lorsque l’on comparait les prestations de plusieurs diagnostiqueurs, il pouvait y avoir des différences. Le rôle de SIDIANE est d’être force de proposition pour gommer ces différences. Faut-il faire évoluer certains contenus du Guide du CEREMA ? Faut-il intégrer des précisions de méthode ou de définition dans les prochains arrêtés ? Tout cela fait partie des réflexions que nous menons avec les responsables techniques de chacune des sociétés de SIDIANE.
Enfin, nous continuons d’avancer sur deux autres sujets : l’indice de complétude du DPE et le contrôle longitudinal pour mieux surveiller les pratiques. Cela demande un travail de documentation pour tenir un discours argumenté à même de convaincre les pouvoirs publics. On constate qu’aujourd’hui le DPE, ou plutôt ses conséquences, ont un impact important sur la vie des propriétaires. Il est essentiel de travailler étroitement avec les pouvoirs publics pour analyser les évolutions possibles permettant de s’approcher au plus près de la réalité.
