FACE AUX CONSÉQUENCES DE LA CRISE, LES DIAGNOSTIQUEURS S’ADAPTENT… Profession

Publié le par Mathias LOVAGLIO

Selon notre dernier sondage, le ralentissement du marché de l’immobilier pèse déjà sur la trésorerie de certains cabinets de diagnostic immobilier, avec des interrogations sur leur pérennité si la crise venait à durer. Pour affronter cette baisse de leur activité vente/location qui pourrait se prolonger, la diversification et la prospection commerciale apparaissent comme les deux principaux leviers à actionner.

Une situation préoccupante à plus d’un titre

« Si la situation dure, j’envisage de fermer mon entreprise car je ne pourrai pas tenir une année. Nous rentrons dans une vraie crise de l’immobilier non seulement avec les taux d’intérêts en hausse mais aussi avec un pouvoir d’achat en berne », s’inquiète l’un des sondés. Si tous ne sont pas dans une situation aussi difficile, ce ralentissement du marché fait fondre la trésorerie accumulée par les cabinets au cours des années précédentes alors que les charges s’alourdissent avec l’inflation, la hausse des assurances mais aussi avec la perspective du renforcement de la certification DPE et probablement de l’audit énergétique : « quand il faut repasser les certifications, il faut prévoir environ 5 000 € + recharge de machine plomb 4 800 € pour deux années + recertification PCR + contrôle sur ouvrage tous les deux ans + acheter les nouvelles normes à chaque fois qu’elles changent, etc. Je me demande, par rapport aux 70 heures de travail /semaine, si le métier en vaut vraiment le coup », souligne ainsi l’un des sondés.

Cette situation fait aussi craindre à certains une « guerre des prix » ou encore « la concurrence déloyale des réseaux qui font de l’abattage au lieu de faire du diagnostic de qualité en prenant le temps nécessaire. Un dumping qualitatif vers le bas, malsain pour notre métier, et qui finira par avoir la peau des TPE ».

D’autres, enfin, misent sur la patience et conservent l’espoir d’une amélioration de la conjoncture, en comptant sur l’État « pour redonner un coup de fouet au marché de l’immobilier ».

Quelles solutions pour affronter cette mauvaise conjoncture ?

La hausse des tarifs ou encore le recours au licenciement ne semblent être que des options très marginales pour affronter cette crise de l’immobilier qui menace de durer. Les sondés semblent plutôt enclins à explorer d’autres solutions comme la réactivation de la prospection commerciale par différents moyens : renforcement de la visibilité sur internet et communication digitale, publicité auprès des agences, des syndics, des notaires, visites aux prescripteurs, embauche d’un commercial, etc.

La diversification de leurs prestations (avant travaux, tertiaire, copropriétés, etc.) est également perçue comme une piste intéressante par certains sondés pour contrer le ralentissement de leur activité sur le segment de la transaction et de la location. L’écosystème de la rénovation énergétique apparait aussi, aux yeux de certains, comme un levier susceptible de limiter les effets de ce ralentissement. Bien sûr, l’audit énergétique réglementaire constitue déjà une piste activée, mais les évolutions en cours, notamment la convergence des audits incitatifs vers la méthode 3CL, suggèrent d’autres solutions pour renforcer son positionnement sur la rénovation énergétique avec le développement de prestations de conseils, voire d’Accompagnateur Rénov (MAR) sous réserve de sa faisabilité. La mise en œuvre de toutes ces options passent, bien évidemment, par une montée en compétences sur le ou les domaines ciblés.

Au sortir de la crise des subprimes qui a impacté l’immobilier et le bâtiment, la rénovation énergétique était présentée comme un véritable relais de croissance. Plus de dix ans après, les politiques mises en œuvre pour accélérer la nécessaire transition écologique des bâtiments illustrent les difficultés de mener à bien ce chantier gigantesque tant les effets produits sont contradictoires. Certes, une filière de la rénovation énergétique est en train d’émerger, non sans mal et avec des intentions parfois plus portées par l’opportunisme que par la conviction et le professionnalisme, mais les mesures contraignantes prises à l’encontre des passoires énergétiques alimentent, dans une certaine mesure, la crise actuelle en bridant le marché immobilier en raison des craintes de certains acteurs (bailleurs, acquéreurs, banques, etc.). Néanmoins, si la cohérence et l’efficacité des politiques publiques tardent quelque peu à venir, les objectifs existent et, avec eux, les besoins associés. Aux diagnostiqueurs attirés par ce domaine de s’en saisir !

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Sondage réalisé du 6 au 12 octobre 2023 auprès d’un panel de 213 répondants dont :

  • 44,5% de diagnostiqueurs solos
  • 46,5% de chefs d’entreprise de 2 à 5 personnes
  • 9% de chefs d’entreprise de plus de 5 personnes

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