LA FIDI ET SIDIANE S'OPPOSENT À LA CRÉATION D'UNE CARTE D POUR LES DIAGNOSTIQUEURS IMMOBILIERS Profession

Publié le par Mathias LOVAGLIO

Dans un communiqué de presse cosigné de leur président et publié le 24 janvier 2023, la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (FIDI) et SIDIANE s’opposent à la création « gadget » d’une carte professionnelle pour les diagnostiqueurs immobiliers. Pour renforcer la professionnalisation des métiers du diagnostic et accroitre la confiance en la filière, elles misent sur l’amélioration de la formation et du contrôle des diagnostiqueurs.

Le président de la FIDI, Lionel JANOT, s’exprimera demain mercredi à 9h30 lors d’un webinaire proposé par Diagactu. Il répondra aux questions de Diagactu et des diagnostiqueurs sur les principaux sujets d’actualité de la filière du diagnostic immobilier. S’inscrire.

L’intégralité du communiqué de presse commun

Non à la carte D pour les diagnostiqueurs immobiliers

SIDIANE et la FIDI, deux des organisations les plus représentatives des professionnels du diagnostic immobilier, s’opposent à la création « gadget » de la carte D pour les diagnostiqueurs. Elles souhaitent la création de cursus de formation initiale et continue adaptés aux exigences professionnelles en France afin que les étudiants s’engagent massivement dans les métiers du diagnostic immobilier, indispensables pour une transition énergétique du logement et du bâti réussie. Elles demandent un système de contrôle des diagnostiqueurs renforcé par rapport à celui en vigueur.

Qui peut croire qu’une carte professionnelle réglerait la question des qualifications professionnelles des diagnostiqueurs et rétablirait la confiance parfois malmenée entre eux et leurs clients ? Surtout que la certification des techniciens existe.

Selon ses promoteurs, la carte D serait une carte professionnelle du diagnostiqueur lui permettant d’exercer son activité, de monter son entreprise, de souscrire à une assurance RC pro. Le diagnostiqueur devrait la produire à ses clients en début de mission.

Pour SIDIANE et la FIDI, la carte D n’apporterait que de la confusion en créant un niveau supplémentaire « au-dessus » de la certification. Est-ce bien réaliste ? Poursuivre le travail d’amélioration de la certification nous semble beaucoup plus efficace et réalisable dès 2023.

En outre, alors qu’il manque des diagnostiqueurs bien formés pour couvrir l’ensemble des besoins du marché, l’obtention de cette carte empêcherait des diagnostiqueurs indépendants de se lancer dans le métier alors qu’ils ont été formés et certifiés par un organisme indépendant.

Plus de formations d’État disponibles et plus de contrôles-sanctions

Pour Lionel JANOT, président de la FIDI, « La carte D est une mauvaise réponse à deux vrai défis : celui des filières de formation professionnelle initiale et continue des diagnostiqueurs et celui du contrôle in situ de ces professionnels du diagnostic immobilier ».

Depuis 2007, les diagnostiqueurs se sont professionnalisés sur l’ensemble des secteurs de la transaction, de la location et des travaux. Aujourd’hui, ils sont certifiés par des organismes accrédités par le COFRAC. Près de 5 millions de diagnostics sont réalisés chaque année. Ce chiffre augmente et devra continuer d’augmenter : le marché a besoin de milliers de diagnostiqueurs supplémentaires formés, compétents, certifiés.

C’est pourquoi la FIDI et SIDIANE appellent de leurs vœux des mesures structurantes et durables pour le renforcement de la professionnalisation des métiers du diagnostic permettant une confiance accrue en la filière.

Concernant la formation au métier de diagnostiqueur, la FIDI et SIDIANE demandent :

  • la mise en place sur tous les territoires de métropole et d’outre-mer d’une filière post-bac pour former en 2 ans des techniciens diagnostiqueurs. Avec possibilité de bachelor et de masters pour ceux qui voudraient aller plus loin et développer des spécialisations ;
  • l’évaluation indépendante des organismes de formation des diagnostiqueurs et la publication et l’accessibilité à tous des résultats ;
  • la création de cycles de formations permanentes ;
  • l’instauration d’un dispositif de tutorat pour les nouveaux entrants.

Concernant le contrôle des diagnostiqueurs, les deux organisations professionnelles veulent revoir, pour les intensifier, les process et les contrôles liés à la certification.

Président de SIDIANE, Jean-Christophe PROTAIS juge que « aujourd’hui, les contrôles sur sites ne sont pas suffisants, avec une occurrence de sept ans, sur un nouveau diagnostic. Ce dispositif ne permet pas de vérifier la qualité du travail du diagnostiqueur et ne peut servir de base à une sanction. Oui, il faut donner les outils aux organismes de certification les rendant capables de sanctionner les diagnostiqueurs qui font mal leur travail. Le risque de sanction des professionnels permettra de purger le métier des diagnostiqueurs les moins professionnels et cela permettra de rétablir la confiance dans la profession », explique-t-il.

Pour les deux syndicats professionnels, c’est bien parce que l’immense majorité des diagnostiqueurs immobiliers sont des professionnels compétents, engagés, responsables et honnêtes que le Gouvernement et le Législateur leur ont confié la mission clé de pivot de la rénovation énergétique. Il est donc impératif de prendre très au sérieux les avertissements et le « choc de défiance » provoqué par la médiatisation et la politisation des défis que pose la fiabilité du DPE.

Jean-Christophe PROTAIS, Président de SIDIANE et Lionel JANOT, Président de la FIDI

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