LES DIAGNOSTIQUEURS À LEUR TOUR IMPACTÉS PAR LA CRISE DE L’IMMOBILIER Profession

Début 2023, les diagnostiqueurs se montraient réservés après une année 2022 pourtant positive. La perspective d’une poursuite de la baisse du marché immobilier assombrissait leur ciel après plusieurs mois d’activité particulièrement intense. Alors que 75% de leur chiffre d’affaires reposent sur les missions de DDT vente et location, nous avons souhaité mesurer, au travers d’un sondage, les effets de la conjoncture immobilière sur l’activité des entreprises.

La crise de l’immobilier est bel et bien là

Dans leur dernière note de conjoncture datant de juillet dernier, les Notaires de France évoquaient une accélération brutale du repli du marché immobilier : « Le volume de transactions de logements anciens en cumul sur les douze derniers mois en France (hors Mayotte) atteint 1 029 000 transactions à fin mai 2023. Depuis août 2022, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois se contractait autour de 5 % mois après mois, mais depuis le début de cette année, les baisses prennent une plus grande ampleur, de plus du double (-12,6 % à fin mai 2023) ».

Sans surprise, les diagnostiqueurs qui ont participé à notre sondage ressentent, sur leur secteur d’intervention, les effets de ce que l’on n’hésite plus à qualifier désormais de crise de l’immobilier. 87,5% d’entre eux constatent ainsi un ralentissement des mises en vente, ce ralentissement étant même jugé fort par 54,5% des sondés. Un ralentissement qui touche également les mises en location dont la baisse est ressentie par 65% des diagnostiqueurs interrogés, même si ce phénomène parait moins intense que pour les mises en vente : 26% des sondés « seulement » constatent un fort ralentissement des mises en location sur leur secteur d’intervention.

Une activité en baisse et une croissance en berne

Cette mauvaise conjoncture du marché immobilier se traduit malheureusement de façon directe par un ralentissement de l’activité pour 73% des diagnostiqueurs, et même 75% si l’on ne tient compte que des solos. Ce ralentissement est fort pour 36% des sondés et léger pour 37%. Seuls 9% évoquent une croissance de leur activité.

L’impact sur l’évolution du chiffre d’affaires s’en fait immédiatement ressentir. Depuis la rentrée, 54% des sondés font face à une baisse de leur CA et ils ne sont que 18% à enregistrer un CA en hausse. Nos sondés attribuent à 95% la diminution de leur CA à la mauvaise conjoncture du marché immobilier. Les solos semblent légèrement plus impactés par les effets de la conjoncture, 57% déclarant un CA en baisse, contre 50% pour les entreprises de plus de 5 personnes.

Pour mesurer l’ampleur de ce renversement de tendance, seulement 22% des entreprises que nous avions sondées en début d’année présentaient un chiffre d’affaires en baisse sur 2022 et 40% des entreprises affichaient au contraire un chiffre d’affaires en hausse. Dans leur commentaire, certains sondés mentionnent « un niveau d’activité très bas rarement atteint », voire une « baisse catastrophique de l’activité ».

Sondage réalisé du 6 au 12 octobre 2023 auprès d’un panel de 213 répondants dont :

• 44,5% de diagnostiqueurs solos
• 46,5% de chefs d’entreprise de 2 à 5 personnes
• 9% de chefs d’entreprise de plus de 5 personnes