AVEC FONGILAB, VICTOR SABET PROPOSE UN SERVICE D’ANALYSES SPÉCIALISÉ DANS L’ÉTAT PARASITAIRE Technique

Fongilab, Victor Sabet
Publié le par Mathias LOVAGLIO

Fongilab est un tout nouveau laboratoire spécialisé dans l’analyse des champignons, moisissures et insectes du bâtiment. Son fondateur, Victor Sabet, lui-même ancien diagnostiqueur, revient sur les raisons qui ont motivé cette création. Un choix dicté autant par la volonté de proposer un service parfaitement adapté aux besoins des diagnostiqueurs que par la passion et l’envie de transmettre son expertise.

Victor Sabet, quel a été votre parcours et quelles sont les raisons qui vous ont conduit à devenir un spécialiste des champignons du bâti ?

À l’origine, je voulais devenir ingénieur agronome car j’étais attiré par le monde biologique. J’ai réalisé mes études à l’Institut technique horticole de Gembloux (Belgique). Plus tard, je me suis réorienté vers un cursus de communication et d’infographie. Un peu par hasard, un ami en master en sciences de gestion a réalisé son mémoire de fin d’études sur le métier de diagnostiqueur immobilier. En Belgique, la profession n’existait pas et, en France, c’était encore quelque chose de relativement nouveau. Son analyse a révélé un potentiel énorme et il m’a proposé de créer notre société. Nous avons donc lancé Diammo Diagnostics dans le Nord-Pas-de-Calais en 2011 et l’entreprise s’est bien développée jusqu’à atteindre une dizaine de collaborateurs.

Les diagnostiqueurs le savent bien, nous avons souvent plus ou moins d’affinités avec les différents diagnostics. Pour ma part, le domaine qui me plaisait le plus était l’état parasitaire et plus particulièrement les problématiques relatives aux champignons lignivores, qui correspondaient finalement le mieux avec mes premières études. Ça me passionnait tellement que j’ai fini par acheter un microscope en me disant que je pourrais faire mes propres analyses. Pour être honnête, ça a été un tollé pendant près de deux ans. Mais à force d’envoyer aux laboratoires les échantillons que je ne parvenais pas à identifier, j’ai fini par comprendre comment cela fonctionne. De façon autodidacte, et au contact d’autres mycologues, je suis devenu moi-même un mycologue spécialisé dans les champignons du bâtiment au point de devenir le premier diagnostiqueur à faire des états parasitaires depuis le prélèvement jusqu’à l’analyse.

Comment vous est venue l’idée de créer votre propre laboratoire ?

Durant toutes ces années de pratique du diagnostic, je me disais que mon véritable métier de passion serait celui du laboratoire. Chacun des différents laboratoires avec lesquels j’ai travaillé proposait des prestations intéressantes : l’un était très réactif, un autre livrait d’excellents rapports, un troisième proposait des analyses ADN… Mais aucun ne satisfaisait à l’ensemble de mes exigences. L’idée à donc germé de créer mon propre laboratoire qui répondrait parfaitement aux besoins des diagnostiqueurs. En 2022, nous avons reçu une offre de rachat et nous avons décidé de vendre l’entreprise de diagnostic. L’occasion était donc belle de concrétiser enfin ce projet et j’ai lancé Fongilab en octobre dernier.

En quoi Fongilab répond-il aux problématiques particulières des diagnostiqueurs immobiliers en matière d’analyse des champignons du bâti ?

Tout d’abord, les diagnostiqueurs ont besoin d’un laboratoire extrêmement réactif. Je sais d’expérience que lorsque l’on fait un prélèvement d’échantillon, il y a plusieurs personnes et des décisions importantes qui sont suspendues aux résultats d’analyse. En cas de suspicion de mérule, les résultats peuvent avoir des répercussions immédiates et lourdes de conséquences, jusqu’à faire annuler une vente. Cette attente est insupportable. Chez Fongilab, nous sommes en mesure d’analyser et de transmettre les résultats le jour même de la réception de l’échantillon.

Ensuite, il y a la forme du rapport. Un diagnostiqueur a besoin de connaitre très rapidement la nature du champignon. Mais il ne faut pas oublier le destinataire final qu’est le client. Dans la plupart des cas, il reçoit un rapport trop technique et donc incompréhensible. C’est pour cela que notre rapport se doit d’être complet tant d’un point de vue professionnel que pédagogique pour le particulier qui va le consulter. Dans le rapport, nous prenons ainsi la précaution de présenter le champignon identifié, d’expliquer les causes de son apparition et de décrire les actions préventives ou curatives à mettre en œuvre. Une échelle de dangerosité, dans l’esprit de l’étiquette du DPE, permet également d’informer clairement du niveau de menace pour le bâti que constitue le champignon identifié.

Fongilab procède également à une double analyse des échantillons. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Effectivement, nous procédons à une double analyse des échantillons : microscopique et ADN. L’analyse microscopique permet d’examiner la morphologie des champignons, d’observer leurs spores, leurs filaments et leurs structures reproductrices. Mais cela reste une approche humaine qui n’est pas si simple. L’analyse ADN permet d’identifier les champignons du bâtiment avec une précision moléculaire, même lorsque la présence est discrète ou la concentration faible. Mais elle a aussi ses limites. En raison des coûts et des perturbations de l’analyse si l’échantillon est pollué, le séquençage ADN est peu adapté aux champignons du bâti. Nous nous appuyons donc sur la PCR (réaction de polymérase en chaine), la technologie employée pour les tests Covid. Elle donne un résultat positif ou négatif par rapport à une cible recherchée. Encore faut-il savoir ce que l’on recherche… C’est pourquoi ces deux technologies sont donc complémentaires.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Pour le moment, je suis seul, mais j’espère pouvoir me développer dès 2024, y compris dans d’autres pays. Le site internet de Fongilab va d’ailleurs être traduit prochainement en sept langues, car la problématique des champignons du bâti n’est pas propre à la France. Parallèlement, je suis en train d’accomplir les démarches pour devenir expert judiciaire dans le domaine de la mérule. Et, comme je n’oublie pas que j’aurais aimé pouvoir échanger avec des spécialistes quand je me suis lancé dans le diagnostic immobilier, je continue à partager mon expertise et mes connaissances avec les diagnostiqueurs qui veulent progresser, et ils sont de plus en plus nombreux, que cela soit au travers de l’animation de mon groupe Facebook « Mérule aide & identification : champignons, termites, insectes, moisissures » ou des formations FormXpert dont la première aura lieu le 15 décembre.

Accéder au site internet de Fongilab

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

Laisser un commentaire

EXIM

NOS OFFRES D'ABONNEMENT