AUDIT ÉNERGÉTIQUE : BILAN APRÈS UN AN DE PRATIQUE DES DIAGNOSTIQUEURS Profession

Audit énergétique
Publié le par Mathias LOVAGLIO

Un an après l’entrée en vigueur de l’audit énergétique réglementaire et à l’approche du futur référentiel de certification, Diagactu a souhaité dresser un bilan avec les diagnostiqueurs. Les résultats de notre sondage permettent de tirer des enseignements sur les tarifs pratiqués, l’activité et les difficultés rencontrées, mais aussi de connaitre les intentions des diagnostiqueurs après le 1er juillet 2024.

Stabilité des tarifs et de l’activité

Premier enseignement de notre questionnaire, le prix moyen pratiqué par les sondés est conforme à celui que nous avions mesuré dès mai 2022, avant même l’entrée en vigueur de l’audit énergétique réglementaire. En effet, à cette époque, le tarif auquel les diagnostiqueurs envisageaient de facturer l’audit s’élevait à 690 € TTC en moyenne (maison de 100 m², hors réalisation du DPE). Dans le présent sondage, le tarif moyen est de l’ordre de 682 € TTC, ce qui laisse penser que nos sondés parviennent à maintenir leur prix, en dépit de certaines pratiques concurrentielles. On note néanmoins de grandes disparités tarifaires, de 300 € à 2 000 €, même si 57,5% des sondés facturent leurs audits de 600 à 800 € inclus.

Distribution par tranche des tarifs pratiqués pour l'audit énergétique

Les sondés déclarent réaliser 4,5 audit énergétiques par mois depuis le début de l’année 2024 avec, là aussi, des disparités puisque certains semblent s’être spécialisés sur l’audit énergétique avec près d’une trentaine de missions par mois. Il convient d’intégrer à cette moyenne la réalisation d’audits énergétiques hors vente puisqu’un quart des sondés déclarent avoir déjà effectuer des audits dans un cadre incitatif. Par ailleurs, en termes d’activité, la demande est stable sur les derniers mois pour 54% des sondés, mais 36% ressentent tout de même une baisse sur leur secteur d’intervention.

Si la demande venait à doubler en 2025 comme nous l’avons récemment envisagé, et si les tarifs restent au même niveau, l’augmentation à venir des coûts de formation/certification pour l’audit et le DPE pourrait être en partie absorbée pour les diagnostiqueurs situés dans un secteur à fort potentiel (9 audits énergétiques/mois à 680 € TTC représentent un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 73 000 €). Se posera néanmoins la question du temps disponible pour répondre à cette plus forte demande (voir notre article L’audit énergétique va changer de braquet en 2025).

Des diagnostiqueurs plus à l’aise avec la mission, même si des difficultés demeurent

En avril 2023, au tout début de l’entrée en vigueur de l’audit énergétique réglementaire, nous avions sondé les diagnostiqueurs sur leurs premiers retours d’expérience. Force est de constater qu’ils sont désormais bien plus à l’aise avec le volet travaux (identification et chiffrage), mais rencontrent encore des difficultés avec la prise en compte des contraintes urbanistiques et architecturales et l’identification des aides disponibles.

Difficultés rencontrées par les diagnostiqueurs dans la réalisation de l'audit énergétique

Certains font également état de difficultés dans leur relation avec leurs clients qui ne comprennent pas toujours la raison d’être de l’audit, ses délais de réalisation et son coût.

Néanmoins, 14,5% des sondés déclarent être désormais à l’aise avec la mission en ne rencontrant plus de difficultés particulières.

Et après le 1er juillet 2024 ?

Pour le moment, les diagnostiqueurs opèrent avec une attestation provisoire. Mais, ils vont devoir progressivement basculer sur le régime, plus contraignant, d’extension de certification d’ici la fin avril 2025, avec l’obligation de suivre une formation initiale de 10 jours. 80% des détenteurs d’une attestation provisoire envisagent cependant de poursuivre cette activité en passant l’extension de certification audit énergétique. En revanche, 12% songent à arrêter, notamment en raison de la lourdeur et du coût du futur dispositif de certification (88%). On notera aussi que quelques diagnostiqueurs n’ont pas engager les démarches pour demander la prorogation de leur attestation initiale

Cependant, ces retraits pourraient être compensés par l’arrivée de diagnostiqueurs qui ont préféré attendre avant de se positionner sur l’audit énergétique. 50% des sondés ne possédant pas d’attestation valide envisagent en effet de se former et de passer l’extension de certification après le 1er juillet 2024. Certains vont enfin rester en marge de la mission, soit par choix (manque de potentiel sur le secteur d’intervention, mission trop risquée), soit de façon subie (assurance ne couvrant pas l’audit énergétique).

Sondage réalisé du 24 au 29 avril 2024 auprès de 215 répondants

  • 85% disposent d’une attestation provisoire pour la réalisation des audits énergétiques en cours de validité
  • 15% ne disposent pas d’une attestation provisoire pour la réalisation des audits énergétiques en cours de validité

Nous remercions les participants d’avoir pris le temps de répondre à ce sondage.

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Un commentaire

  • ETIC a écrit

    çà m’écœure de constater le niveau des tarifs sur ces 215 répondant.
    85% à moins de 800€ pour une prestation qui prend énormément de temps, ce qui signifie que leur travail est encore bâclé et que les certificateurs laissent passer.
    Oui, bâclé car comment peut on compresser le temps nécessaire à l’établissement des scénarios de travaux intelligents, passer un temps (variable) sur les critères architecturaux, et réaliser un chiffrage équivalent à un devis dans un délai qui ne peut représenter plus de deux jours à ce prix, déplacement compris.
    Quand on voit le temps que mettent les artisans à établir leur propre devis, on se le demande.

    Et nous qui facturons plus cher en prenant bien plus de temps pour faire ce travail, on passe encore pour des escrocs.
    Y EN A MARRE

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