AUTOUR DE 700 € POUR UN AUDIT ÉNERGÉTIQUE SELON LES DIAGNOSTIQUEURS Profession

audit énergétique
Publié le par Mathias LOVAGLIO

D’après notre sondage réalisé auprès de 400 diagnostiqueurs, la profession est majoritairement décidée à se positionner sur l’audit énergétique obligatoire pour la vente des passoires thermiques en monopropriété. Ils sont d’ailleurs un tiers d’entre eux à avoir entamé ou achevé leurs démarches pour se former sur cette nouvelle prestation.

Positionnement des diagnostiqueurs sur l'audit énergétique

Incertains (16%) ou pas intéressés (11%), les diagnostiqueurs craignent une mission mal définie

67,5% des diagnostiqueurs qui n’envisagent pas de réaliser des audits énergétiques et 65% de ceux qui n’ont pas encore décidé s’ils se positionneront sur cette prestation jugent que l’encadrement de la mission est insuffisamment préparé. Après l’expérience douloureuse du nouveau DPE, la crainte est grande quant à une mise en place laborieuse qui fait, sinon fuir, au moins douter une proportion non négligeable de diagnostiqueurs (près de 20%).

Parmi ceux qui souhaitent se donner du temps avant de prendre une décision, 39% préfèrent d’ailleurs patienter jusqu’à la stabilisation définitive du DPE et 33% jusqu’à ce que le moteur de calcul et les logiciels soient opérationnels. Ils sont aussi 30% à attendre de voir s’il s’agit d’un marché porteur sur leur secteur et 23% se décideront à la fin de la période transitoire prévue fin 2023 et dont on ignore encore quelles seront les modalités ensuite en termes d’exigences et de qualification. Enfin, 20% préfèrent attendre un étoffement de l’offre de formations.

23% des diagnostiqueurs ayant d’ores et déjà renoncé à se positionner sur l’audit énergétique ne s’estiment pas compétents pour cette mission. Beaucoup invoquent également un manque de temps soit pour se former, soit pour intégrer cette prestation dans leur planning déjà bien chargé.

Ils disent oui, mais pas tout de suite… (26%)

Un quart des diagnostiqueurs préfèrent patienter que le cadre de la mission soit mieux défini avant de se décider. 53% d’entre eux attendent que les outils (moteur de calcul et logiciel) soient opérationnels et 31,5% que l’offre de formations se développe. Les errements du DPE ne sont pas non plus étrangers à leur décision de temporiser puisqu’ils sont 31,5% à attendre que celui-ci soit définitivement stabilisé avant de se lancer pleinement dans l’aventure. Ils sont aussi nombreux (43%) à déclarer ne pas avoir le temps de se former d’ici le 1er septembre 2022. Enfin, 21,5% aimeraient aussi en savoir davantage sur les conditions de qualification après 2023.

Ils disent oui, dès que possible (46,5%)

La plus forte proportion de diagnostiqueurs envisage cependant de se positionner au plus vite sur l’audit énergétique obligatoire et, parmi eux, 75% ont d’ailleurs engagé des démarches en ce sens. S’ils ne sont que 5% à avoir déjà suivi une formation complémentaire, 39% sont engagés dans la procédure les conduisant à se former, 20% étant même inscrits à une session. 20% se sont renseignés, tandis qu’un petit quart (24,5%) n’a encore entamé aucune démarche. Enfin, près de 12% des sondés ayant décidé de se positionner sur l’audit au plus vite remplissent déjà les conditions de réalisation de la mission (qualification OPQIBI 1911 et entreprises « RGE offre globale » pour les monopropriétés, architectes et qualification OPQIBI 1905 pour les immeubles d’habitation comprenant plusieurs logements).

Autour de 700€ pour l’audit énergétique

65% des sondés ayant fait le choix de se positionner sur l’audit énergétique obligatoire immédiatement ou dans un second temps n’ont pas encore fixé leurs tarifs. Pour le tiers restant (35%), le tarif TTC envisagé pour cette prestation varie du simple (150 €) au décuple (1 500 €) ! Néanmoins, la plus forte proportion de réponses se situe entre 600 et 800 €, avec une moyenne globale à 690 € TTC.

Ventilation des tarifs envisagés pour l'audit énergétique

Les diagnostiqueurs seront-ils prêts pour septembre 2022 ?

Un tiers de l’ensemble des sondés ont entamé des démarches pour se former et 8% sont d’ores et déjà qualifiés, une proportion qui demeure encore faible. Cependant, si l’on extrapole la proportion de diagnostiqueurs de notre sondage qui vont se positionner à court ou moyen termes sur cette mission (72,5%) à l’ensemble des 9 000 certifiés DPE, les effectifs devraient néanmoins s’avérer suffisants pour absorber les 12 000 audits énergétiques obligatoires mensuel attendus. Mais probablement pas dès septembre 2022, d’autant plus que le moteur de calcul, et donc les logiciels indispensables, ne sont pas encore prêts et encore moins évalués et validés. Conscients que ce planning serré est susceptible de reproduire les incidents du nouveau DPE, 50% des diagnostiqueurs ayant décidé de se positionner sur l’audit énergétique souhaitent tout de même un report de la date d’entrée en vigueur de l’obligation au 1er janvier 2023. Ce sujet d’inquiétude, quant à la mise en place de la prestation, n’est d’ailleurs pas le seul. Le calendrier serré suscite également de nombreuses interrogations relayées dans un autre article présentant les remarques et commentaires des sondés.

Sondage réalisé du 13 au 18 mai 2022 sur un panel de 394 sondés.

 


 

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