AUDIT : LES DIAGNOSTIQUEURS PEUVENT-ILS ÊTRE PRÊTS AU 1ER SEPTEMBRE ? Profession

Publié le par Alain PERIE

L’officialisation jeudi de la date d’entrée en vigueur de l’audit énergétique obligatoire place désormais la profession de diagnostiqueur dans l’obligation d’accélérer sa préparation, dans des conditions difficiles. Avec le risque réel, pressée par l’enjeu de marché, de ne pas prendre toute la mesure du niveau d’exigence qui est lui est demandé et que les premiers audits ne remplissent pas au final le rôle qui leur est attribué.

Les textes réglementaires enfin publiés, la délicate gestation de l’audit énergétique obligatoire vient de passer à l’étape de la mise en œuvre opérationnelle, plaçant la filière du diagnostic immobilier face au défi de se préparer massivement à cette nouvelle prestation, en moins de quatre mois.

68% des diagnostiqueurs envisageaient en novembre dernier de se lancer dans cette nouvelle mission selon un sondage réalisé par Diagactu. Ils seront sans doute nettement moins nombreux sur la ligne de départ le 1er septembre, beaucoup étant un peu refroidis par la relative complexité de cette nouvelle mission et par l’obligation de se former pour une attestation valable 9 mois, qu’il faudra renouveler par une surveillance documentaire, alors qu’on ignore quel sera le régime de validation des compétences à l’horizon 2024…

La profession peut-elle être prête ? Oui, selon la Fédération Interprofessionnelle du Diagnostic Immobilier (FIDI), pour laquelle l’heure n’est plus à tergiverser. Après avoir pourtant proposé courant mars un report au 1er janvier 2023, la fédération de diagnostiqueurs estime désormais, au lendemain de la publication des textes réglementaires, que l’échéance est « tenable ». La FIDI veut ainsi écarter tout esprit de défaitisme et préfère parier sur la capacité d’adaptation, déjà maintes fois mobilisée, et le dynamisme de notre filière.

Les trames de rapport devraient être livrées fin mai, et les éditeurs de logiciels, espérons-le, pourraient ensuite être en mesure de livrer des outils (plus ou moins) finalisés courant juin. Les diagnostiqueurs auraient donc l’été pour se former, investir leur logiciel et préparer leur offre commerciale. Délicat dans une période de forte demande de diagnostics, certes, mais loin d’être impossible. D’ailleurs, les diagnostiqueurs ont-ils réellement le choix ? La demande d’audits énergétiques obligatoires deviendra réalité dès la rentrée, et il faudra bien y répondre. « A partir du 1er septembre, les notaires ne prendront pas le risque de signer un acte authentique sans l’audit », rappelait Stéphane Prouzeau, vice-président de la FIDI, lors de notre dernier webinaire d’actualité de l’audit.

Ordre de bataille dispersé, à tous les niveaux

Pourtant, le risque est que, pressés par cette échéance, les diagnostiqueurs ne prennent pas toute la mesure du niveau d’exigence requis pour réaliser cette mission effectivement plus complexe qu’il n’y parait et que les premiers audits ne remplissent pas au final le rôle qui leur est attribué, « avec des conseils peu avisés et déclenchant un financement hasardeux par des aides publiques de travaux inappropriés », s’inquiète SIDIANE, le syndicat nouvellement créé, qui vient « solennellement » de renouveler une demande de report au 1er janvier 2023. Le maintien de l’échéance du 1er septembre constitue selon SIDIANE une « décision inique » du gouvernement.

Les prochains mois s’annoncent en tous cas piégeux pour la profession de diagnostiqueur, qui s’avance encore une fois en ordre de bataille dispersé vers une échéance imposée unilatéralement par les pouvoirs publics.

Report ou non report ?

Selon les dernières informations recueillies par Diagactu, le gouvernement semble vouloir tenir le cap, malgré tout, malgré les alertes et les demandes de report de notre filière et malgré les inquiétudes légitimes qui s’expriment de plus en plus ouvertement chez les professionnels de l’immobilier. Une décision finale pourrait être prise fin juin, voire début juillet, lorsque le gouvernement issu de la majorité désigné par les élections législatives sera installé, le maintien ou le report de l’audit énergétique obligatoire constituant en effet un arbitrage éminemment politique…

Report ou non report, dans le doute la filière serait bien avisée de ne pas s’abstenir et de commencer sans tarder à se préparer avec le plus grand professionnalisme.

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Un commentaire

  • Pascal RINGOT a écrit

    Ce qui est génial c’est que ce n’est jamais fini, le gouvernement arrive toujours à nous surprendre même quand on pense avoir touché le fond on arrive à creuser encore plus profond. Quel pied!!!

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