DPE : LES DIAGNOSTIQUEURS PARTAGÉS SUR LE PLAN D’ACTION MINISTÉRIEL Profession

Une tendance se dégage des résultats de notre sondage consacré aux 10 mesures du plan ministériel pour restaurer la confiance dans le DPE. Les diagnostiqueurs n’y sont pas farouchement opposés, certaines mesures récoltant des avis largement favorables, mais ils disent stop aux mesures qui les placeraient encore plus sous surveillance.
Un plan reçu 5/10
Cinq mesures récoltent les faveurs des diagnostiqueurs, dont deux seulement sont vraiment plébiscitées avec plus de 60% d’avis favorables : le renforcement des sanctions à l’encontre des diagnostiqueurs coupables de fraudes (69,5 %) et la mise en place d’un cursus post-bac de formation (66 %). La création d’un Ordre est également perçue comme une solution pour mieux réguler la profession par 57,5 % des sondés (58,5% des seuls répondants certifiés). La pétition en faveur de la création d’un ordre lancée par l’ONEDI a d’ailleurs recueilli plus d’un millier de signatures en à peine une semaine. Enfin, l’authentification des DPE par un QR Code et une surveillance accrue des OF et des OC récoltent également plus d’avis favorables que défavorables.
Un rejet de la haute surveillance des diagnostiqueurs
Les équilibres s’inversent dès lors qu’il s’agit d’aborder un renforcement du contrôle des diagnostiqueurs, ce qui ne fait que confirmer leur lassitude perceptible de longue date et que la mise en place de la réforme du DPE en juillet 2024 n’a fait que renforcer. Si l’avis des sondés reste encore partagé sur le contrôle longitudinal pour détecter les comportements suspects et le développement d’un QR Code pour vérifier les certifications, la vérification par géolocalisation est en revanche largement rejetée par 71 % d’entre eux.
La question du renforcement des contrôles sur site et sur dossier est plus délicate à analyser. Le document de présentation du plan ministériel évoque la mise en place d’un contrôle annuel ce qui est déjà le cas depuis la réforme de juillet 2024. Dans l’attente de précisions sur les intentions concrètes du ministère sur ce point, nous avons donc un peu biaisé notre question en demandant si les sondés jugeaient la surveillance annuelle actuelle (surveillance documentaire et CSO) efficace pour contrôler la qualité de production des DPE. Leur avis est sans appel puisque 78 % d’entre eux ont répondu non.
Enfin, seulement un petit tiers des sondés estiment que la communication a postériori de la classe énergétique aux donneurs d’ordre permettrait de limiter les pressions que ces derniers exercent sur eux.
Le plan d’action ministériel pour restaurer la confiance dans le DPE sera le thème de notre webinaire du jeudi 3 avril à 9h30 avec Pascal Gombaud (ONEDI), Lionel Janot (Alliance du diagnostic immobilier) et Jean-Christophe Protais (Sidiane). Lien d’inscription
Panel du sondage :
- 55,5 % de diagnostiqueurs solos
- 25 % de chefs d’entreprise certifiés
- 13 % de diagnostiqueurs salariés
- 2,5 % de chefs d’entreprise non certifiés
- 4% autres (en cours de formation, ex-diagnostiqueur, etc.)
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Un commentaire
Témoignage totalement réaliste car vécu,
Pour l’anecdote, en formation chez afnor, j’ai vu débarquer la personne organisant les certifications pour « communiquer des éléments pour le passage de la certif », j’ai été obligé de lui rappeler que je n’étais pas certifié chez eux, embarras difficile à dissimuler …
Ou encore en certification chez l’OC Technicert, des membres de l’OF logé en face dans la même rue, se pointait régulièrement, la connivence n’est à peine caché tellement ils se foutent du principe d’indépendance ( révélée au reportage france 2).
Ou encore, pour confirmer les pratiques tarifaires, effectivement, application des nouveaux tarifs alors que vous signez un contrat engageant l’OC sur des prix définis par avance.
Sans parler des résultats de contrôle opaques, mais là où je ne rejoins pas le présent témoignage, c’est que ça peut se discuter en demandant d’argumenter et on peut s’y opposer si nos arguments sont valables, ce qui est pénible, c’est plutôt le fait d’être mis en faute là ou on ne l’est pas parce que l’examinateur se trompe voire n’est pas compétent. J’ai subi systématiquement des écarts relevés que j’ai débouté à 100 %, corrections admises chez bvc, pas chez Technicert qui fait le mort aux arguments déployés pourtant en béton car ils ne savent même pas parler Français correctement, mes interlocuteurs ayant de gros problèmes de sémantiques qu’ils ne comprennent pas, manifestement nous n’avons pas la même culture …
Normalement, quand on conteste, nos arguments doivent être examinés par une commission réunissant plusieurs membres, histoire d’avoir un avis éclairé et partagé, au pire il reste la possibilité de faire intervenir le Cofrac, ce qui prouve qu’ils ne respectent pas les règles de leur propre accréditation.
La réalité de cette organisation, c’est qu’on a livré une profession au racket organisé par ceux qui les tondent. C’est tout le système qu’il faut réformer car il y a nécessité à nettoyer le métier de tout ceux qui n’ont rien à y faire par manque de compétence et de probité. Je ne vois que le Cofrac pour pouvoir le faire mais manifestement, ce qu’ils ont rétorqué lors des jdi montre le contraire, que je confirme par des multiples plaintes que je leur ai émis qui n’ont jamais porté.
Tout ce petit monde ferme les yeux tant que leur propre poste n’est pas en jeu, il est temps de mettre des politiques sérieux au pouvoir afin de rendre ces gens efficaces, ou
d’avoir un ordre des diagnostiqueurs permettant d’avoir un vrai contrôle du métier impartial, humain, et intransigeant
car il ne peut y avoir une bonne compréhension d’un métier que par ceux qui l’exerce.
Il faut absolument que cette porosité entre agents immo et diagnostiqueurs cesse, c’est l’unique cause du mauvais comportement de la majorité des entreprises d’odi car ce n’est pas le décret bisounours « anticommissionnement » qui l’empêche.
On l’observe au quotidien et dans la bouche même de nos ministres qui ne s’en choquent pas alors que c’est le cœur du sujet, ceci venant du pouvoir économique fort du domaine immobilier et du fric qu’il brasse, et de son influence sur les politiques tous vendus à leur cause ou protégeant leur propre intérêt personnel.
C’est aussi pour cela que la cdi fnaim était une aberration totalement acceptée par les gouvernements passés et présent.
Ou alors se faire une raison que la France est devenue pire qu’une république bananière et se barrer.