LES ENTREPRISES DE DIAGNOSTIC IMMOBILIER REVOIENT LEURS AMBITIONS DE RECRUTEMENT Profession

Recrutement
Publié le par Mathias LOVAGLIO

Dans un précédent article de restitution de notre sondage sur les impacts de la conjoncture immobilière sur l’activité des diagnostiqueurs, nous mettions en évidence que les entreprises étaient nombreuses à faire face à une baisse de leur activité. Cette baisse, à laquelle est souvent associée une perte de chiffre d’affaires, influe forcément sur le moral des chefs d’entreprise et sur leurs velléités d’embaucher des techniciens certifiés. Une situation qui pourrait tout simplement s’analyser comme une régulation du marché de l’emploi, après des mois de conjoncture plus favorable.

La confiance des diagnostiqueurs continue de s’éroder

Début 2023, lors d’un précédent sondage, nous avions mesuré un début d’effritement de la confiance des diagnostiqueurs. 38% d’entre eux se déclaraient inquiets contre seulement 35,5% qui se disaient confiants alors que ces tendances étaient encore à l’équilibre début 2022. Avec le ralentissement du marché immobilier, le moral des diagnostiqueurs s’est encore assombri. 45% des sondés se déclarent désormais inquiets quant à leur niveau d’activité des prochains mois, alors qu’ils ne sont plus que 28% à demeurer confiants. Les solos sont ceux qui semblent les plus préoccupés par l’avenir : 22,5% se déclarent ainsi confiants contre 49% inquiets.

Les intentions d’embauche au plus bas

En ce sens, les intentions de recrutement dans les 6 prochains mois sont un bon indicateur pour illustrer ce moral en berne et cette conjoncture défavorable. Cet indicateur ne cesse de s’effriter depuis un an et demi. Au printemps 2022, plus d’un quart des chefs d’entreprise envisageaient de recruter un salarié certifié (26,5%). Un taux qui s’était déjà érodé à 15% début 2023. Notre dernier sondage montre que ce chiffre tombe désormais à moins de 11% (la proportion de solos étant sensiblement la même dans les différents panels). Si l’on ne tient compte que des entreprises possédant déjà un ou plusieurs salariés, seulement 13,5% d’entre elles envisagent le recrutement d’un technicien certifié dans les 6 prochains mois alors qu’elles étaient 51,5% au printemps 2022.

Un marché de l’emploi en voie de normalisation ?

Concernant le marché de l’emploi, Fanny Moratal, directrice du cabinet Diafym RH, reste malgré tout positive. « Nous avions déjà constaté la même tendance l’an dernier à la même période car les entreprises préféraient alors temporiser par prudence avant de réactiver une embauche », souligne-t-elle. Certes, après plusieurs années de « bulle immobilière » et l’arrivée de l’audit énergétique réglementaire, il est normal de connaitre un fléchissement des intentions d’embauche lorsque l’activité ralentit. Fanny Moratal prédit qu’après cette période de recul, les recrutements se stabilisent à un niveau plus normal. D’autant plus qu’elle observe une modification des comportements des chefs d’entreprise : « Certains cabinets rencontrent des difficultés à embaucher, voire ont connu l’expérience d’un recrutement qui s’est mal passé. Ils préfèrent alors conserver et fidéliser leurs salariés actuels plutôt que de recruter ».

« Sur le marché de l’emploi, je ne suis cependant pas plus inquiète que cela », poursuit Fanny Moratal. « La location va relativement bien et les mises en vente sont en train de repartir même si elles n’aboutissent pas toujours. Certes, on pourrait assister à une modification des profils recherchés dans le sens où les entreprises qui aujourd’hui ont du mal à recruter vont privilégier des anciens gérants qui n’ont malheureusement pas pu conserver leur entreprise. Mais là où l’impact risque d’être le plus fort, c’est sur l’avant travaux/démolition où l’on constate un net recul car les promoteurs immobiliers ont du mal à construire et à vendre en ce moment, et la fin programmée du dispositif Pinel tel qu’on le connaissait ne soutient plus autant leur activité ».

Sondage réalisé du 6 au 12 octobre 2023 auprès d’un panel de 213 répondants dont :

  • 44,5% de diagnostiqueurs solos
  • 46,5% de chefs d’entreprise de 2 à 5 personnes
  • 9% de chefs d’entreprise de plus de 5 personnes

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