LE PROTOCOLE D’INTERVENTION EN RISQUE COVID-19 MASSIVEMENT ADOPTÉ PAR LA FILIÈRE Technique

Publié le par Alain

Selon notre dernier sondage, 92% des entreprises de diagnostics immobiliers déclarent vouloir appliquer strictement, ou en l’adaptant, le protocole d’intervention de la filière. Des préconisations jugées pertinentes par 80% des diagnostiqueurs.

 

Le « Guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de la filière du diagnostic immobilier et du repérage amiante » publié vendredi 17 avril a été très bien reçu par les diagnostiqueurs.

Selon notre sondage réalisé du 22 au 25 avril auprès de 562 chefs d’entreprise de diagnostics immobiliers, 86% d’entre eux en ont pris connaissance en détail et parmi eux, 80% jugent pertinentes les préconisations de procédures à appliquer pour les différentes situations d’intervention. 

 

92% des chefs d’entreprises de diagnostics immobiliers déclarent vouloir les appliquer strictement (33%), ou en les adaptant (59%). Car comme le rappelle un acteur ayant contribué à sa rédaction, « chaque entreprise doit se l’approprier et compléter sa propre analyse de risques ». 

 

Un diagnostiqueur basé à Mérignac estime en effet que ce guide est une « bonne base de travail ». Il indique avoir « quelques désaccords » sur certaines applications pratiques, « mais il vaut mieux faire imparfaitement que de rien faire ».

 

« Très contraignant, mais nécessaire » : un diagnostiqueur de Seine-Saint-Denis résume en une formule l’opinion de beaucoup de ses confrères. 

 

« Protocole en cohérence avec l’activité de diagnostiqueur et les risques rencontrés sur site, écrit un de ses confrères de l’Oise. Contraignant bien évidemment mais impossible de faire comme si de rien n’était. Les recommandations ont du sens et même s’il faudra adapter suivant les circonstances d’intervention le cadre est clair et nous permet aussi d’être exigeants auprès des donneurs d’ordre. » 

 

Rassurer clients et donneurs d’ordres

 

Un autre confrère basé dans le Val-de-Marne ne dit pas autre chose : « un guide générique qui donne un cadre mais qui reste à adapter en termes de procédures individuelles pour le terrain. Il s’agit d’une démarche qui va dans le sens d’une protection de notre activité vis-à-vis d’éventuelles mises en causes (contaminations) et d’une crédibilisation/responsabilisation de toute la profession ».  

 

Les diagnostiqueurs l’ont compris, le protocole d’intervention a aussi pour objet de rassurer leurs partenaires et clients.  « Protocole nécessaire et obligatoire à la bonne pratique de notre activité de diagnostiqueur, et vis à vis de la clientèle », écrit par exemple un professionnel basé à Sens, dans l’Yonne. L’un de ses confrères installé dans le département de l’Eure estime que le guide est « un très bon support pour reprendre l’activité et rassurer mes clients ».  « Une bonne chose pour la profession, vue de l’intérieur et rassurant pour l’extérieur, c’est-à-dire pour les agents immobiliers, les notaires et les vendeurs), acquiesce un professionnel des Côtes-d’Armor.

 

Un diagnostiqueur basé à Salon-de-Provence partage son retour d’expérience. « J’ai déjà réalisé quelques diagnostics à risque moyens et faibles en appliquant le protocole, afin d’appréhender les difficultés en vue d’une future reprise progressive des salariés, écrit-il. C’est particulièrement compliqué, car cela demande une concentration de tous les instants, pour maîtriser tous les petits gestes que l’ont fait par automatisme, même sur des biens simples et cela rajout du stress et du temps à la mission. Par ailleurs le protocole nécessite des précisions et je recommanderai systématiquement le port du masque à mes techniciens, pour autant quid des surfaces sur lesquels nous marchons et chaussures que nous ramenons à la maison ? », s’interroge-t-il.

 

« Trop complexe », selon certains  

 

Le guide suscite bien sûr aussi des critiques, mais nettement moins nombreuses et essentiellement en raison de sa « lourdeur » supposée. « Il est beaucoup trop compliqué, écrit par exemple ce professionnel basé dans le département de l’Hérault. Il aurait mieux valu éditer une fiche de synthèse qui puisse servir de communication avec le client, c’est ce que j’ai fait dès ma reprise d’activité. »  

 

« Le mode opératoire est trop lourd et incompatible avec les coûts et délais des diagnostics avant le confinement », renchérit un de ses confrères dans le Rhône. « Le protocole est trop complexe pour être réellement réalisé », estime aussi un diagnostiqueur basé près de Dunkerque.  « Le protocole est clair. Néanmoins comme cela a été évoqué dans les derniers webinaires de DiagActu, ça ne sert à rien de se surprotéger…, estime un diagnostiqueur francilien. La combinaison comme en milieu confiné avec masque type « Phantom » pour faire un diag en milieu occupé, c’est un peu beaucoup …. Préférez limiter les occupants à une personne et si plus jamais plus de 2 dans la même pièce en respectant la distanciation, conseille-t-il.

 

Il est vrai que le risque Covid-19 n’est pas ressenti uniformément partout en France. « Bien, mais il est excessif pour des sites inoccupés, observe par exemple ce diagnostiqueur tourangeau. Toutes les régions et départements de France ne vivent pas la même situation ». 

 

« Il faudra ‘simplement’ avoir la possibilité d’obtenir les masques, gel de désinfection et autres moyens de protection COVID qui sont indiqués dans le guide… Ce qui est impossible à ce jour !, remarque avec un peu d’inquiétude une diagnostiqueuse de Chambéry. Notre profession n’est pas prioritaire dans cette crise sanitaire. » 

 

La question des masques, et plus globalement des EPI, est en effet devenue un vrai casse-tête pour les diagnostiqueurs, d’autant qu’une reprise d’activité avec le risque Covid-19 en nécessite un grand nombre.

 

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