LES ACTEURS DU SECTEUR DU BÂTIMENT DANS L’EXPECTATIVE Technique

Publié le par Alain

La Fédération française du bâtiment et le gouvernement ont conclu un accord qui doit permettre de rouvrir certains chantiers fermés pour cause de coronavirus, au mépris des risques sanitaires pour des milliers d’ouvriers. 

 

Dans le secteur du bâtiment, la situation est conflictuelle. Jacques Chanut, président de la FFB, vient en effet vertement de reprocher des déclarations de la ministre du Travail, Murielle Penicaud, pointant le manque de « civisme » et le « défaitisme » des entreprises du BTP qui avaient rapidement et massivement placé leurs employés en chômage partiel et arrêté leur activité dès le lundi 16 mars. 95% des chantiers serait arrêtés actuellement. 

 

Le gouvernement a en effet nettement infléchi sa position depuis quelques jours et exhorte désormais les entreprises dont les activités ne sont pas interdites à continuer à les exercer, malgré le confinement. Selon lui, les « entreprises du bâtiment et des travaux publics sont essentielles à la vie économique du pays et à son fonctionnement ». Elles sont donc priées de retourner au travail dans des conditions sanitaires qui ne peuvent cependant pas être garanties. 

 

Après ainsi plusieurs jours de passes d’armes sur la nécessité ou non d’interrompre les chantiers face à la crise du coronavirus, le gouvernement et le secteur du bâtiment ont signé un accord sur trois points : les conditions de sécurité sanitaire, la prise en compte par l’État du chômage partiel et la sécurisation des contrats pour éviter que les entreprises et leurs clients se renvoient la décision d’arrêter un chantier.

 

Les architectes vent debout

 

L’accord est déjà remis en cause par les architectes qui rappellent que ce sont eux et leurs 20 000 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire, qui gèrent les chantiers, coordonnent l’intervention des entreprises et conseillent les maîtres d’ouvrage. Or le conseil de l’ordre des architectes considère que « les conditions ne sont pas remplies pour une reprise rapide des chantiers, et nous ne le permettrons pas si nous estimons qu’un seul acteur, maître d’ouvrage, entreprise ou maîtrise d’œuvre prend des risques inconsidérés pour des motifs macroéconomiques ». De son côté, la Fédération du Négoce de Bois et des Matériaux de construction et son président ont appelé à la réouverture partielle des points de vente depuis le 23 mars.

 

En tout état de cause, un guide des bonnes pratiques est en cours de rédaction par les organisations professionnelles et l’OPPBTP. Ce guide qui sera validé par le ministère du travail et de la santé permettra de déterminer au cas par cas si tel ou tel chantier peut reprendre ou non.

 

Nombre de chantiers pourraient donc être relancés dans les prochains jours, au mépris des règles de confinement et de sécurité pour des milliers d’ouvriers.

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