LES ENJEUX DU DIAGNOSTIC IMMOBILIER : L'AMIANTE Technique

Publié le par Alain

Respirées, elles se déposent dans les poumons et provoquent des maladies pour la plupart très graves et souvent mortelles.

Les pathologies sont de deux ordres : non malignes et malignes.

1. Les pathologies non malignes.

– Les plaques pleurales et les épaississements pleuraux : les plaques pleurales sont des lésions, le plus souvent asymptomatiques, de la plèvre pariétale qui apparaissent en général plus de 15 ans après la première exposition à l’amiante.

– L’asbestose : il s’agit d’une fibrose interstitielle diffuse et progressive qui s’étend des régions péribronchiolaires vers les espaces sous-pleuraux et qui provoque une sclérose du tissu pulmonaire. L’affection, spécifique de l’amiante, apparaît en général 10 à 20 ans après le début de l’exposition et semble nécessiter des expositions importantes et durables, dont l’intensité minimale n’est pas bien définie, les spécialistes n’étant pas toujours d’accord entre eux sur ce point. Les symptômes initiaux de l’asbestose ne sont guère significatifs et se développent progressivement, en particulier une dyspnée progressive, d’abord limitée à l’effort, parfois accompagnée d’une toux. Avec le temps, la capacité pulmonaire et la capacité de diffusion de l’oxyde de carbone sont réduites.

2. Les pathologies malignes.

Les pathologies malignes causées par une exposition à l’amiante sont essentiellement de deux types :

– Le mésothéliome est une tumeur maligne des surfaces mésothéliales touchant principalement la plèvre, moins souvent le péritoine et plus rarement le péricarde. La survenue de cette maladie, parfois qualifiée de « cancer de l’amiante », cette fibre étant le seul facteur de risque reconnu pour ce type de cancer, n’est pas indicative d’un seuil minimal d’exposition et son traitement médical a un impact limité sur l’espérance de vie des malades, en général de 12 à 18 mois. Les premières manifestations retrouvées à l’examen clinique sont des douleurs thoraciques, souvent associées à un essoufflement et à un épanchement pleural récidivant, en général hémorragique. Le temps de latence entre la première exposition et le développement du mésothéliome est rarement inférieur à 20 ans, souvent de l’ordre de 30 à 40 ans, voire plus. Il ne semble pas exister de valeur seuil d’exposition en rapport avec un risque d’apparition. Le tabac ne joue aucun rôle dans le risque de survenue d’un mésothéliome. Il a été décrit des cas de mésothéliomes pleuraux survenant dans l’environnement familial proche des travailleurs exposés à l’amiante, les sujets étant exposés du fait de la contamination des locaux d’habitation ou lors de l’entretien de vêtements empoussiérés.

– Les cancers broncho-pulmonaires représentent la première cause de mortalité des sujets ayant été exposés à l’amiante. Le temps de latence entre la première exposition et le développement de la maladie dépasse en général 20 ans. Aucune particularité clinique ou radiologique ne les distingue des cancers broncho-pulmonaires d’autres origines et leur développement est indépendant d’une fibrose pulmonaire. Le risque d’atteinte tumorale est majoré par l’exposition à d’autres agents cancérogènes, le tabac en particulier. Il existe une relation dose/effet entre l’intensité de l’exposition à l’amiante et le risque de cancer bronchique, sans qu’il soit possible de proposer de valeur seuil. En l’état actuel des évaluations épidémiologiques, celles réalisées par l’INSERM et par l’InVS, on estime entre 1.800 et 4.000 l’incidence annuelle de cancers broncho-pulmonaires attribuables à l’amiante.

Le professeur Marcel Goldberg a dressé les perspectives accablantes de l’évolution du nombre de décès liés à l’amiante : « Deux études ont été réalisées à ce sujet. Leurs conclusions convergent sur les mêmes analyses. Nous attendons entre 50.000 et 100.000 décès par cancer en France durant les vingt prochaines années, dont les deux tiers seront causés par un cancer du poumon et le troisième tiers par les mésothéliomes pleuraux. Ces prévisions sont malheureusement inéluctables, à moins que survienne, entre temps, un progrès thérapeutique. Quoi qu’il en soit, le nombre de cas de cancers survenant jusqu’en 2025-2030 est fixé ».

Des milliers de sidérurgistes, d’employés de chantiers navals, d’électriciens, de maçons, de menuisiers, de mécaniciens. Mais aussi de simples occupants de logements contaminés.

Sacrifiés sur l’autel de l’amiante. Morts par négligence.

Alain Périé

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