DES PREMIERS RETOURS GLOBALEMENT POSITIFS POUR LE TUTORAT DPE Profession
D’après notre sondage, les nouveaux certifiés DPE sont plutôt satisfaits de leur tutorat, une expérience qui leur a permis de consolider leur pratique de ce diagnostic complexe. On relève cependant une grande disparité des tarifs et des durées, facteurs qui semblent influencer les bénéfices retirés par les tutorés. En raison d’un recul encore limité sur ce nouveau tutorat, ces premiers enseignements mériteront toutefois d’être suivis sur un plus long terme.
63,5% des tutorés satisfaits
Tout d’abord, 30% des diagnostiqueurs concernés par le tutorat l’ont déjà réalisé, 40% ont choisi leur OF et sont dans l’attente de l’effectuer et les 30% restants n’ont pas encore décidés où le passer. Le tarif de ce tutorat est le critère principal de décision pour 58% d’entre eux, 27% privilégiant la qualité et la réputation de l’OF ou du tuteur.
D’après les tarifs communiqués par nos sondés, le prix moyen d’un tutorat avoisine les 925 € HT, mais avec des tarifs variant du simple (300 €) au quintuple (1 500 €) pour un prix médian autour de 890 €.
Côté organisation, le tutorat a duré une journée complète pour 53,5% des sondés l’ayant réalisé, alors qu’ils sont 38,5% à avoir effectué leur tutorat sur une demi-journée. On note toutefois un sondé pour qui le tutorat n’a duré que deux heures, facturé 400 € HT. Dans certains cas, c’est l’OF qui a décidé des missions pour leur tutorat, ce qui semble arranger certains diagnostiqueurs qui ne disposent pas toujours d’un stock de missions suffisant pour trouver des biens où l’effectuer, même s’il est important de rappeler que l’arrêté compétences du 20 juillet 2023 précise qu’il doit être réalisé « sur des missions identifiées par le diagnostiqueur ».
Les diagnostiqueurs néophytes sondés, pour l’essentiel ayant suivi une formation avant les renforcements du 1er juillet 2024, sont 63,5% à estimer que ce tutorat leur a été bénéfique. On observe d’ailleurs une tendance qui demande toutefois à être confirmée avec des statistiques plus conséquentes : plus le tutorat est long, et donc généralement plus coûteux, plus la satisfaction du tutoré augmente. Indispensable pour certains afin de parachever sa formation et poursuivre son apprentissage du métier, le tutorat est jugé inutile et trop cher par d’autres.
L’avis partagé des « anciens » sur le tutorat
64,2% des diagnostiqueurs non concernés par l’obligation de tutorat durant la première année du cycle initial de certification estiment qu’il est bénéfique aux nouveaux certifiés. « Une amélioration bonne à prendre » pour forger l’expérience et répondre aux questions multiples qui se posent au départ. Un moyen aussi de combler le manque de pratique terrain d’une formation trop théorique. « Ce sont les premiers DPE qui sont les plus compliqués, car nous ne maitrisons pas correctement le logiciel et surtout les modes de construction », explique ainsi un des sondés. La question de la qualité du tutorat semble tout de même se poser pour certains : « Le tutorat est une bonne chose à partir du moment où le tuteur a toutes les connaissances nécessaires et les bonnes pratiques, ce qui ne semble pas simple (qui contrôle et forme le tuteur ?)… ». « Si le tutorat est organisé de manière convenable, c’est-à-dire comme un cours particulier (contrairement à ce qui se pratique, en groupe pour être rentable !), cela est, je pense, favorable ». De façon surprenante, aucun des tutorés sondés ne nous a cependant fait part d’une organisation collective ou d’autres pratiques sortant du cadre réglementaire du tutorat hormis le cas évoqué ci-dessus du choix des missions par l’OF.
Parmi les « anciens » qui ne trouvent pas le tutorat bénéfique, deux argumentaires s’affrontent : ceux qui le jugent insuffisant et ceux qui le jugent inutile et coûteux, avec parfois une confusion ou un amalgame entre ce tutorat qui relève de la formation continue et les opérations de surveillance pratiquées par les OC. « Arnaque financière », « absence de garantie sur la qualité et l’indépendance des tuteurs », durée insuffisante, les arguments sont nombreux et variés. Pour certains enfin, ce tutorat ne règlera pas les maux qui affectent leur profession : « puisqu’il n’y a aucune sélection contraignante (les titres RNCP n’en sont pas une), une personne incapable de comprendre les principes de calcul et donc de recueil des informations peut parfaitement arriver en tutorat. Le tuteur ne fera rien de mieux avec ces personnes », « vous connaissez le business modèle des grandes entreprises de diagnostic ? Si vous devez effectuer 5 à 6 RDV par jour, plus ou moins complets et qu’on vous impose 1h sur place au maximum…. Vous trichez et faites n’importe quoi, formé ou pas ».
Sans être définitifs en raison d’un nombre encore restreint de tutorés, ces résultats permettent tout de même de tirer quelques tendances qui demanderont à être confirmées ou non d’ici quelques mois.
Vous venez d’effectuer votre tutorat ? Il n’est pas encore trop tard pour répondre à notre sondage ci-dessous et partager votre expérience ! Diagactu pourra ainsi proposer un autre article de restitution dans quelques semaines avec des résultats consolidés.
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