DPE : VERS UN NET RENFORCEMENT DE LA FORMATION ET DE LA CERTIFICATION Profession

Publié le par Mathias LOVAGLIO

Des mesures lourdes et plus contraignantes, mais sans doute rendues nécessaires par un contexte de défiance généralisée autour du DPE, sont envisagées.

Une partie des travaux entrepris dans le cadre du plan d’action pour l’amélioration du DPE sont en cours d’achèvement et le ministère s’apprête à annoncer des mesures de renforcement drastiques du dispositif de la certification et de la formation initiale et continue des diagnostiqueurs relatives au domaine « énergie ». Le fruit de plusieurs mois d’échanges qui associent les représentants de la filière, les organismes de certification et de formation, avec la DHUP.

Si les toutes dernières mesures envisagées sont finalement adoptées après un dernier arbitrage du ministère de la transition écologique, la formation initiale obligatoire relative au DPE pourrait ainsi passer de 3 à 10 jours minimum en vue de la certification sans mention et de 5 à 14 jours minimum pour la certification avec mention. La formation continue pourrait, elle aussi, être renforcée en quantité (tutorat encadré par l’OF puis de la 2e année à la 7e année : 1 jour/an pour le DPE sans mention + 1 jour/an pour la mention) ainsi que par l’organisation de cas pratiques et un plus large apprentissage de la pratique terrain. Un meilleur encadrement et une homogénéisation du contenu de ces formations sont également envisagés à terme, afin de répondre à une forte demande sur ces points d’une grande partie de la profession.

7 opérations de surveillance au cours du cycle de certification « énergie »

Mais au-delà de la formation, c’est l’ensemble du dispositif de certification du domaine « énergie » qui devrait être considérablement alourdi. Ce ne sont en effet pas moins de 7 opérations de surveillance que devraient passer avec succès les diagnostiqueurs au cours de leur cycle de 7 ans : chaque année, alternativement, une surveillance documentaire (3 au total) et un contrôle sur site « a posteriori » (3 au total) et un autre sur une mission à réaliser qui permettrait au certifié de valider le renouvellement de son cycle. L’examen pratique de la recertification DPE serait ainsi supprimé.

Les diagnostiqueurs s’apprêtent donc, sans doute à partir du 1er janvier 2024 conformément à un arrêté modificatif de l’arrêté compétences attendu au cours de l’été, à devoir adopter un nouveau dispositif DPE nettement plus contraignant et coûteux, mais sans doute rendu nécessaire par un contexte de défiance généralisée autour du DPE. Certes, les pouvoirs publics se devaient d’agir pour tenter de restaurer la confiance autour des prestations et des compétences des diagnostiqueurs, mais les mesures envisagées sont lourdes… Le prix de vente des DPE, qui reste encore trop bas, devra nécessairement augmenter dans les mois et années qui viennent.

Voir aussi notre article sur les réactions des fédérations.

Les représentants des diagnostiqueurs, les organismes de certification et de formation commenteront ces évolutions envisagées du dispositif DPE au cours d’une table ronde débat, jeudi 30 mars à 11h30 à l’occasion des Rendez-vous du Diagnostic immobilier.

 

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13 commentaires

  • Stéphane RAMON a écrit

    Cette nième évolution est scandaleuse et ne résoudra rien. L’ennemi de la qualité c’est l’instabilité permanente générée par les pouvoirs publics qui changent les règles tous les 4 matins. le renforcement des compétences n’aura aucune incidence sur les imperfections de la méthode 3CL 2021. De plus le discours des pouvoirs publics sur le DPE ou l’AUDIT REGLEMENTAIRE est mensongé puisqu’on le consommateur veut qu’on lui parle en budget et énergie finale et non en énergie primaire et performance …. Depuis 2006, il y a de nombreuses retouches du dispositif pour quelles efficacités ? 10 jours de formation en DPE mais c’est n’importe quoi… le diagnostic électrique ou gaz ne sont pas moins technique et pourtant il n’y a quasi aucun soucis avec ces missions, pourquoi ? parce que les règles sont claires et qu’il n’y aucune zone d’ombres . On ne peut pas en dire autant sur la méthode 3CL 2021. Bref pour les pouvoirs publics c’est toujours de la faute soit des acteurs : diagnostiqueurs, OF, OC, éditeurs de logiciels mais jamais de la leur . Depuis 2006, les interlocuteurs ne sont jamais les mêmes, les équipes changent tous les 3 ans avec toujours la même croyance de faire mieux que leurs prédécesseurs. Bref la technocratie à la française ne changera rien à l’existence de certains margoulins. Tous les gens qui ont commis un délit sur la route ont reçu la même formation que les bons conducteurs et pour autant on ne remet ni en cause l’auto école, l’inspecteur du permis ….

    • ETIC a écrit

      Bravo Stéphane, pile dans le mille.
      L’image du mauvais conducteur est exactement le cœur de notre problème.
      Effectivement, il y a des actions de sensibilisation pour les conducteurs, mais quand il y a du financier en jeu, on sait très bien comment sont respectées les limites. Quand mettront ils des flics aux bords des routes ?!
      Quand arrêteront ils de DONNER les certifs à des gens qui n’ont rien à faire dans ce métier?
      Et puis pour ceux qui ne comprennent pas, le dernier DPE que j’ai vendu a couté 580 €TTC.
      OUI c’est possible de vendre un travail de qualité, car les clients (certains) en ont marre qu’on les escroque avec du travail bâclé.
      Sûre que çà va couter cher, y compris aux grosses structures (mais pas aux exploiteurs type im…..diag et autres intermédiaires) …
      Sur ce plan là, rien n’est fait non plus.

      • Hervé LEFEBVRE a écrit

        juste le DPE à 580euros??? ou le DDT?

        • ETIC a écrit

          DPE ce n’est pas DDT, Oui ce n’est que pour le dpe seul.
          4 heure de terrain et 5 heures de calculs.
          Et pas un château, une maison, certes merdique, de 180 m2.
          Et ce n’est pas le seul mais le dernier réalisé, je ne parle même pas des ddt (complets) à 4800…
          Les gens veulent de la qualité et merci au dpe bashing qui semble en avoir fait prendre conscience.

  • Stephane ROUX a écrit

    Bien envoyé !!!! Bravo
    C’est en effet du grand n’importe quoi !!!
    C’est insupportable…. bientôt on passera plus de temps en formation que sur le terrain !!!!
    Qu’ils se remettent en cause et notamment leur outils 3CL non adapté à la diversité des types de bien à expertiser….
    On est considéré comme des bandits et les pouvoirs public sont à la solde des critiques médiatiques pour ne surtout pas froisser l’électorat !!!!!

  • Hervé LEFEBVRE a écrit

    Et qui c’est qui trinque? encore le diagnostiqueur. Y en a marre. On est encore les vaches à lait dans l’histoire. E c’est encore les mêmes qui s’occupent de faire des reformes en concertation avec ceux qui par l’occasion vont s’en mettre plein les poches. Le problème est de revoir la formation qui n’est pas cohérente avec la réalité du terrain. Quand ils auront compris ca , on aura fait un pas dans le bon sens. Les contrôles documentaires ne changeront rien. Les contrôles sur site(4) , mais ou on va si ce n’est vers la faillite ou alors faire un DPE à 250 euros. Je suis plus que dégouté. Je suis même près à descendre dans la rue. PLus de diag, plus de vente.

  • Jean LUKES a écrit

    DPE, formations, certifications, ….. tout ceci n’est qu’une triste fumisterie ! j’ai un DPE sur une maison qui n’a pas de porte. Comment on entre ça dans le DPE ?? un client souhaite installer une VMI ? il y a des ponts thermiques … que dis-je … des fissures de 2 cm entre le sol et les murs…. et j’en passe !!! DPE : E !!!
    LE responsable : L’état qui ambitionne d’être le bon élève Européen et qui n’en a rien à foutre de la réalité du terrain. …. mais ça …. personne n’a les c—— de le dire ! C’est bien triste

    • ETIC a écrit

      Personne n’a jamais dit qu’il fallait faire des DPE à tout prix, absence de porte dans une maison = logement non décent = ne pas faire le DPE tant que les conditions ne sont pas réunis.
      Pour les détails jouant sur la conso hors critères, le signifier en commentaires, le DPE est un outil d’évaluation de la performance très standardisé et non une étude particulière.
      C’est comme si vous parliez de la conso WLTP des automobiles et que vous disiez que c’est ridicule car votre voiture a un pneu crevé.
      Le problème c’est ces hauts fonctionnaires, imbus de leur personne, qui n’écoutent pas le terrain ou qui écoutent des représentants qui ne représentent qu’eux mêmes et leur propres intérêts (ou sales). Après, dans la méthode de calcul, des points sont critiquables et on peut soupçonner que la logique politique (cachant des intérêts financiers) à pris le dessus sur la science (vente de PAC et d’électricité, arrêt de l’isolation des planchers bas, …).
      On ne peut pas nier qu’il y a réellement un problème de compétence, mais qui provient de la pompe à formation(fric) qui accepte le tout venant au lieu de filtrer comme il se doit les postulants à ce métier très technique mais qu’on peut aussi faire comme une m…e, elle est là la fumisterie.

  • Stéphane POIRIER a écrit

    A minima il serait indispensable que ces coûts additionnels soient pris en charge par l’état ?
    Sinon effectivement il va falloir facturer des DPE au double d’aujourd’hui. Il faudrait donc aussi que nos dirigeants mouillent la chemise pour imposer des tarifs minimaux … après tout, à profession de plus en plus réglementée, tarifs minimum réglementés et comme pour les médecins les meilleurs pourront faire des dépassements d’honoraires.
    Mais comme déjà dit avant de vouloir changer les règles tous les 4 matins il serait déjà bien que celles existantes soient respectées et que ceux qui ne les respectent évidemment pas soient écartés.
    Ce n’est que du bon sens paysan. Pas besoin d’avoir fait l’ENA.
    Soyons tranquilles les fédérations vont remonter tout cela au ministère ?

    • Philippe a écrit

      Je pense qu’il y a de l’insuffisance dans la formation initiale (thermique du bâtiment notamment) et un manque de littérature technique adapté au métier. D’autres professionnels de l’immobilier s’appuient sur une documentation dédiée très riche héritée de l’ancienneté de leur métier : géomètres, architectes, notaires, ..
      Bien comprendre le bâti c’est bien le diagnostiquer (comme pour un médecin). Quand on a bien compris le fonctionnement thermique d’un bâtiment; c’est comme pour le vélo. Par conséquent le flicage envisagé ne servira à rien parce-que si on ne m’apprend pas à nager je ne saurai jamais nager et de plus le flicage sera proprement intolérable sur le plan professionnel et financier. Bon nombre de diagnostiqueurs, notamment indépendants seront amené à cesser leur activité.

  • Stephane TOURNAFOL a écrit

    Ces nouvelles décisions n’apporteront pas grand chose à la fiabilisation, mais beaucoup d’argent aux organismes de formation et de certification qui eux savent se faire entendre. Le problème est que les formations en e-learning sans échanges entre diagnostiqueurs et très peu avec les formateurs ne permettent pas de progresser donc à quoi bon en rajouter… De plus les certifications s’intéressent plus à la forme qu’au fond. Il faudrait exiger à tout nouveau certifié un minimum de 3 ans pour pouvoir se mettre à son compte et imposer des formations en présentiel pour pouvoir échanger sur les difficultés rencontrées afin d’harmoniser nos expériences et exiger également des formations avec « du terrain » (mais cela rapporte beaucoup moins). Il faut aujourd’hui un minimum de 6 mois en binôme pour former un jeune diagnostiqueur déjà certifié si l’on veut que le travail soit fait correctement et qu’il comprenne le sens de sa mission ! Depuis l’arrivée de nouveaux organismes de formation et le e-learning la qualité s’est beaucoup dégradée alors que la réglementation et les exigences sont beaucoup plus complexes.

  • Hervé LEFEBVRE a écrit

    « Le fruit de plusieurs mois d’échanges qui associent les représentants de la filière, les organismes de certification et de formation, avec la DHUP. »
    J’espère que « les représentants de la filière » ne laisseront pas passer ca!!! oui il faut modifier certaines choses notamment dans la formation.
    La DHUP(les ronds de cuir de l’état) en concertation avec les organismes de certification et de formation(ceux qui vont encore s’en mettre plein les poches) va adopter de nouvelles règlementations sans nous demander notre avis ou alors sans en tenir compte. Ca vous rappelle rien? une certaine reforme des retraite?
    Que chaque diagnostiqueur soit concerté. y en marre ce manque de communication.
    Merci à ce gouvernement d’incapable!

  • Pascal CLERC a écrit

    Vous voulez avoir une idée du coût que cela engendrera pour chacun de nous ?

    https://www.facebook.com/groups/1710353515808091/posts/2399923683517734

    Pensez à diviser par jour … ça fera moins mal que sur le cycle complet

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