LE RESPECT DES OBLIGATIONS AMIANTE PAR LES DIAGNOSTIQUEURS ENCORE PERFECTIBLE Profession

Prélèvement MPSCA
Publié le par Mathias LOVAGLIO

Selon les résultats de notre sondage, les diagnostiqueurs certifiés amiante respectent majoritairement les obligations spécifiques à ce domaine de leur activité. Certains chiffres traduisent cependant des pratiques imparfaites en matière de prévention des risques.

Les enseignements de notre sondage révèlent des lacunes dans le respect des obligations liées au domaine de l’amiante, d’autant plus que certains chiffres sont peut-être biaisés en raison du caractère sensible de quelques questions.

70% des sondés à jour de leur obligation de formation SS4

83% des répondants à notre sondage ont été formés à la SS4 dont près de 44% en cumul de fonction (opérateur de chantier et encadrant technique). Ils ne sont par contre que 69,5% à posséder un certificat en cours de validité. Inversement, 17% des sondés n’ont suivi aucune formation à la prévention des risques SS4 et 13,5% ont été formés mais n’ont pas effectué de recyclage au cours des trois dernières années.

Près de 2 diagnostiqueurs sur 3 utilisent des modes opératoires

68,5% des sondés disposent de modes opératoires pour réaliser leurs opérations sur des MPCA et 85,4% d’entre eux déclarent les utiliser. Ils sont en revanche autour de 40% à ne pas avoir de modes opératoires ou bien à ne pas les utiliser. On ne constate cependant pas de corrélation avec l’absence de formation SS4 puisque 65% des sondés non formés déclarent tout de même utiliser des modes opératoires. Les sondés qui n’appliquent pas leur mode opératoire mettent en avant le caractère contraignant et chronophage, « pas compatibles avec les temps d’intervention alloués », de leur mise en œuvre.

Outre les EPI et EPC communs, l’humidification (gels, surfactant, brumisateur, etc.) est le principal moyen utilisé (84%) pour la mise en œuvre des modes opératoires, loin devant l’aspiration (44%).

Seulement 36% des sondés disposant de modes opératoires les ont enregistrés à l’inspection du travail et un quart d’entre eux ont déjà procédé à des mesurages permettant de les valider, soit environ 17% du panel total.

Enfin, 86% des certifiés rédigeant des modes opératoires ont fait part de leur intérêt pour la mise en place d’une banque de données répertoriant des modes opératoires spécifiques à l’activité des diagnostiqueurs immobiliers. La campagne CARTO Amiante, dont s’inspirent beaucoup de diagnostiqueurs pour leur évaluation des risques, montre ainsi ses limites. Une forte attente existe afin que soit mis à la disposition des diagnostiqueurs des solutions mieux adaptées à leur activité, comme d’autres métiers l’ont déjà fait (ascensoristes, chauffagistes, etc.).

40% d’usagers de SI-Amiante parmi notre panel de sondés

58% des répondants déclarent transmettre leurs rapports annuels d’activité et 68% d’entre eux ont rempli cette obligation via la plateforme SI-Amiante en 2022. Le taux d’utilisation de la plateforme sur l’ensemble de notre panel est donc de l’ordre de 40%, soit environ le double des chiffres communiqués à l’issue de la campagne 2022 (20%). Après ce premier bilan mitigé, les retours de la campagne de dépôt pour 2023, qui s’ouvre en ce mois de février, permettront de mesurer si les diagnostiqueurs se montrent progressivement de plus en plus assidus pour respecter cette obligation réglementaire.

Les résultats concernant l’environnement réglementaire et normatif du domaine amiante ont été restitués dans un second article : Les diagnostiqueurs amiante aspirent à un choc de simplification.

Panel des sondés

Sondage anonyme réalisé par Diagactu du 10 au 20 février 2023 auprès de 389 diagnostiqueurs certifiés amiante.

  • 32,1% des répondants sont certifiés sans mention
  • 67,9% des répondants sont certifiés avec mention

Diagactu tient à remercier les participants à ce sondage pour la transparence dont ils ont fait preuve sur ces sujets sensibles.

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