DPE : 26 % DES INDICATEURS « CONFORT D’ÉTÉ » SERAIENT ERRONÉS SELON LE SYNDICAT IGNES Profession
L’indicateur « confort d’été » intégré dans les nouveaux DPE ne serait pas suffisamment cohérent, selon IGNES (l’alliance des industriels proposant des solutions électriques et numériques pour le bâtiment) qui avait demandé au cabinet Pouget Consultants de l’analyser ainsi que ses composantes. D’importantes erreurs et incohérences sont relevées.
L’étude des DPE enregistrés depuis la création de l’indicateur « confort d’été » montre des incohérences, selon IGNES , un syndicat regroupant des industriels proposant des solutions électriques et numériques pour le bâtiment. « Des logements pourtant insuffisamment équipés de protections solaires ou sans toiture isolées, bien que situés au dernier étage, sont notés « bon » ou « moyen », constate notamment le cabinet Pouget Consultants missionné par IGNES pour réaliser cette étude. « Selon les règles de calcul, ils devraient systématiquement être classés en insuffisants ».
En outre, Pouget Consultants a constaté des écarts entre l’évaluation de l’isolation en confort d’été et celle du confort d’hiver, tandis que « les indicateurs sont parfois calculés sur la base de DPE immeubles ou de DPE appartements générés à partir de DPE immeuble, alors que cela ne devrait pas être le cas ».
Localisation non prise en compte
Autre incohérence relevée : l’absence de prise en compte de la localisation. « Alors que les zones rurales présentent un habitat dispersé et des espaces végétalisés, les logements avec un indicateur « insuffisant » sont surreprésentés alors qu’ils sont moins à risque de surchauffe. Au contraire, les grands centres urbains exposés aux effets d’ilot de chaleur concentrent moins de logements inadaptés au sens de l’indicateur du DPE », note l’étude. De même, « une analyse en fonction des zones climatiques montre que les zones les moins exposées à la chaleur concentrent un nombre important de logements insuffisamment adaptés que les zones les plus à risque. Si ce résultat est cohérent, il montre que l’indicateur ne prend pas en compte le besoin plus important d’adapter les logements dans les zones les plus exposées ».
La filière invitée à travailler sur l’amélioration de l’indicateur « confort d’été »
Ainsi, ce sont plus du quart (26 %) des indicateurs qui seraient erronés. Ainsi, si l’analyse de ces DPE fait apparaître que 21 % des logements sont classés comme bons, 43 % en moyen et 35,5 % en insuffisant, un nouveau calcul de l’indicateur fait apparaitre que 11 % des logements ayant fait l’objet d’un DPE présentent un indicateur de confort d’été réellement « bon », 42 % « moyen » et près de 47 % « insuffisant ».
En conclusion de cette étude, Anne-Sophie Perrissin Faber, déléguée générale d’IGNES, rappelle que « l’adaptation massive des logements commence par une information permettant à tout un chacun de comprendre la qualité de son logement au regard du confort d’été. L’indicateur « confort d’été » pourrait constituer cet outil emblématique grand public. Nous appelons les pouvoirs publics à réunir au plus vite les professionnels du secteur pour travailler à son amélioration. »
Les propositions formulées par IGNES afin d’améliorer la méthodologie relative à l’indicateur de confort d’été
Conserver et améliorer l’évaluation qualitative du confort d’été, tout en confirmant la non-cohérence de l’évaluation actuelle sur les conditions thermiques réelles en s’appuyant sur des simulations thermos dynamiques (STD) sur certains logements types.
Inscrire la vérification de l’algorithme d’évaluation de l’indicateur dans le process de validation des logiciels DPE.
Proposer une révision de cet indicateur qui s’appuierait toujours sur les données saisies par le diagnostiqueur mais qui pourrait intégrer :
- une différenciation en fonction du type de logement, de la localisation du bien et donc des sollicitations thermiques qu’il va subir,
- une prise en compte plus « physique » des paramètres de confort d’été, et notamment de critères non intégrés actuellement (type de protections, motorisation et automatisation de la gestion des protections mobiles, masques solaires, ventilation naturelle, performance de l’isolation de la toiture et des façades, différence ITE/ITI, etc.),
- une évaluation du confort d’été dans tous les types de DPE, y.c. immeuble.
Un commentaire
La filière invitée à travailler sur l’amélioration de l’indicateur « confort d’été »
J’ose estimer qu’ils ne parlent pas de nous, étant donné qu’on nous demande jamais notre avis !