LES ENTREPRISES DE DIAGNOSTICS IMMOBILIERS SORTENT FRAGILISÉES DU CONFINEMENT Technique

Publié le par Alain

De nombreuses entreprises tentent de reprendre leur activité dans un contexte économique tendu, avec des trésoreries parfois exsangues. En outre, des doutes apparaissent concernant la pérennité d’une partie des emplois au sein de la filière.

 

On le redoutait et notre dernier sondage réalisé du 13 au 16 mai auprès de 541 chefs d’entreprise de diagnostics immobiliers le confirme : avec une perte moyenne de chiffre d’affaires de 80%, avril aura donc été le pire mois de cette crise sanitaire et économique pour les diagnostiqueurs. Ce sont plus de 81% d’entre eux qui déplorent une perte supérieure à 70% sur ce mois par rapport au mois d’avril 2019. Pour rappel, en mars, la perte moyenne de CA était de 53%.


Cependant, la sortie du confinement et la reprise d’activité semblent avoir rassuré beaucoup d’entrepreneurs. Début avril, 55% des chefs d’entreprises se disaient inquiets pour la pérennité de leur structure, un sentiment alors exacerbé par l’absence de visibilité sur la durée de la crise et cette plongée dans l’inconnu. Ils étaient encore 52% le 24 avril.  Ils sont désormais 38% à exprimer une inquiétude concernant la viabilité de leur entreprise. Mais les difficultés financières deviennent réelles et concrètes pour un nombre non négligeable d’entre eux.


Des entreprises fragilisées et des trésoreries parfois exsangues


Alors qu’ils étaient 24% à estimer au début de la crise qu’ils ne disposeraient peut-être pas des ressources financières suffisantes, 34% des chefs d’entreprises interrogés évoquent aujourd’hui des difficultés à faire face à leurs prochaines échéances financières par manque de trésorerie. Un chiffre qui doit interroger, et c’est fort logiquement qu’un sentiment d’inquiétude au sujet des mois à venir transparait à travers les témoignages transmis à DiagActu par les chefs d’entreprises, à l’instar de ce professionnel à la tête d’une entreprise parisienne. « Si mon salarié en chômage partiel (garde d’enfant) ne revient pas rapidement je ne pourrai pas produire suffisamment de CA pour redresser la barre. Sinon, la trésorerie devrait se reconstituer en quelques mois, écrit-il. Autre crainte, le propriétaire de mes locaux va sûrement me demander à nouveau de payer mon loyer. Je n’ai pas la capacité de le faire à court terme, il faudrait une franchise sur juin également. L’année 2020 est perdue de toute façon ». L’un de ses confrères locaux a les mêmes appréhensions : « nous avons la trésorerie nécessaire pour résister à 3 à 6 mois d’activité un peu faible, mais si la baisse d’activité se poursuit au-delà, ce sera compliqué pour nous, comme pour beaucoup d’autres je suppose ». C’est le cas, en effet.


Des doutes sur la pérennité des emplois au sein de la filière


Autre enseignement alarmant de notre sondage, le nombre de chefs d’entreprises envisageant de devoir licencier dans les semaines ou les mois à venir a doublé depuis le début de la crise. Ils n’étaient que 10% début avril ; ils sont désormais 20% à imaginer en arriver à cette extrémité. Les difficultés financières et les tensions nées dans cette période socialement mouvementée au sein des entreprises peuvent expliquer cette hausse significative. 


Enfin, 84% des entreprises de diagnostics immobiliers ont bénéficié des divers dispositifs d’aide et de soutien mobilisés par l’Etat, notamment des garanties de BPI France pour des lignes de crédits bancaires pour 38% d’entre elles. Plus de la moitié de ces entreprises (52%) ont bénéficié du fonds de solidarité mis en place par le gouvernement dès le mois de mars. « Il me semble indispensable que le fonds de solidarité soit reconduit en mai car le CA sera encore très inférieur à celui de 2019 et pour les mois suivants peut-être un aménagement par palier », écrit notamment une bénéficiaire bayonnaise de ce dispositif qui aura sans doute permis de limiter la casse.

 


DiagActu remercie vivement toutes celles et ceux qui participent régulièrement à nos sondages en répondant à nos questionnaires (plus de 10% des entreprises de la filière nous font la confiance de nous transmettre régulièrement leurs témoignages). Ces réponses nous sont très précieuses car elles nous permettent de délivrer une information plus pertinente pour toujours mieux accompagner les diagnostiqueurs, notamment dans la période très particulière que nous vivons.


 

Lire également :

Des diagnostiqueurs plutôt confiants au sujet de la reprise

Un chômage partiel encore important dans la filière

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

Laisser un commentaire

EXIM

NOS OFFRES D'ABONNEMENT