L'ACTUALITÉ 2023 DU DIAGNOSTIC IMMOBILIER VUE PAR LA RÉDACTION DE DIAGACTU Profession

Publié le par Rédaction Diagactu

Comme lors des années précédentes, notre rétrospective 2023 est très largement consacrée au DPE et à l’audit énergétique qui ont encore animé l’actualité de la filière. Une année également marquée par un marché immobilier qui s’enfonce doucement dans la crise et qui oblige les diagnostiqueurs à s’interroger sur leur stratégie.

Le long chemin vers la fiabilisation du DPE

L’année 2022 avait commencé par un article à charge de Que Choisir sur le DPE ; l’année 2023 a débuté de même avec une enquête d’Hello Watt et un reportage diffusé au Journal de 20h de TF1 critiquant encore le DPE et les diagnostiqueurs. Dans ce contexte, le plan de fiabilisation gouvernemental se faisait attendre. La présentation de la feuille de route, début avril, au cours d’un webinaire inédit réunissant fédérations, DHUP et certificateurs autour de l’ex-ministre du Logement Olivier Klein, s’est malheureusement révélée être un rendez-vous manqué avec les diagnostiqueurs. En annonçant le renforcement, nécessairement coûteux, du dispositif de formation/certification sans autres pistes d’amélioration qu’un MOOC à valider surréaliste, le gouvernement a suscité leur déception.

 

La filière s’est cependant exceptionnellement réunie pour monter au créneau et tenter de faire infléchir la DHUP en présentant ses propositions alternatives aux mesures de renforcement de la formation/certification DPE. Mais, si le ministère a bien fini par concéder quelques assouplissements, l’arrêté compétences du 20 juillet 2023 renforce la certification DPE dans quasiment toutes ses composantes, à compter du 1er juillet 2024.

Comme l’a révélé notre sondage réalisé à la rentrée de septembre, les diagnostiqueurs ont accueilli ce nouveau régime de certification de façon contrastée : s’ils se montrent favorables à la consolidation des formations initiales et à l’intégration d’une partie terrain, ils s’avèrent nettement moins convaincus par l’alourdissement des démarches en cours de cycle, notamment l’augmentation du nombre de CSO et de surveillances documentaires, solutions qui suscitent des interrogations quant à leur efficacité réelle à lutter contre les mauvaises pratiques depuis la mise en place des certifications. Des mesures qui auront également un impact financier sur les entreprises alors que, dans le même temps, l’outil leur parait encore perfectible.

Tout au long de l’année, plusieurs débats ont en effet émergé autour de deux problématiques : la pénalisation des petites surfaces et l’adaptation au bâti ancien. La DHUP s’est emparée de ces sujets, tout comme les fédérations ou encore la commission d’enquête sénatoriale sur l’efficacité des politiques publiques en matière de rénovation énergétique présidée par la sénatrice Dominique Estrosi Sassone. Des évolutions de l’outil sur ces problématiques sont maintenant attendues en 2024. Elles sont souhaitables pour apporter enfin au DPE toute la légitimité et la reconnaissance nécessaires à son rôle grandissant.

Ces évolutions donneraient également le sentiment aux diagnostiqueurs que leur montée en compétence, par l’intermédiaire d’un durcissement coûteux de leur certification sans étudier des solutions plus structurelles, ne soit pas la seule réponse apportée au DPE Bashing…

 

L’audit énergétique, enfin !

Avec plusieurs mois de retard, l’audit énergétique réglementaire est devenu une réalité le 1er avril 2023 ! À l’approche de cette date, un sondage Diagactu révélait les inquiétudes des diagnostiqueurs, partagés entre l’opportunité d’une mission à forte valeur ajoutée et les risques pouvant en découler, la frilosité de certains assureurs n’aidant pas à les mettre en confiance. Néanmoins, 2 300 diagnostiqueurs qualifiés pour l’audit énergétique réglementaire étaient tout de même recensés sur l’annuaire au mois d’avril 2023. Un chiffre qui n’a cessé de grimper tout au long de l’année pour atteindre les 3 500 à la mi-octobre et qui a permis de traiter, visiblement sans trop de difficultés, l’ensemble des ventes de passoires thermiques en attente.

Si la mise en place de l’audit énergétique semble s’être globalement bien déroulée, des évolutions vont cependant intervenir en 2024, à commencer par les adaptations rendues nécessaires par l’harmonisation des différents audits programmée au 1er avril prochain. De quoi élargir le champ d’intervention des diagnostiqueurs aux périmètres des anciens audits incitatifs et des missions d’accompagnement à la rénovation énergétique (MAR).

Comme souvent avec le législateur, il aura fallu attendre la fin de la période transitoire pour connaitre les futures conditions de qualification des diagnostiqueurs, rendant la situation inconfortable pour les titulaires d’une attestation provisoire arrivant à échéance au 31 décembre… Paru au Journal officiel du 21 décembre 2023, le décret encadrant l’extension « audit énergétique » de la certification DPE prévoit notamment 70h de formation initiale et des opérations de surveillance alignées sur celles de la future certification DPE. Les deux régimes entreront d’ailleurs en vigueur à la même date (1er juillet 2024). La période transitoire est également prolongée jusqu’à la fin avril 2025 et les prorogations d’attestation sont désormais valables 14 mois au lieu de 9 (voir le replay de notre Webinaire de présentation du futur référentiel de compétences audit énergétique). Ce décret, en instaurant comme prérequis la détention d’une certification DPE depuis plus de deux ans, pourrait cependant bien constituer une rupture des conditions d’accès à la filière

Une chose est sûre, on parlera encore beaucoup d’audit en 2024 !

 

Les diagnostiqueurs pas épargnés par la crise de l’immobilier

Après une année 2022 visiblement positive pour leur activité, les diagnostiqueurs immobiliers se montraient plus réservés pour 2023 selon un sondage réalisé par Diagactu en janvier. Le ralentissement du marché immobilier tout au long de l’année leur a malheureusement donné raison. Dans un autre sondage réalisé à l’automne, 73% des chefs d’entreprise interrogés déclaraient subir un ralentissement de leur activité et plus de la moitié enregistrait une baisse de chiffre d’affaires. Les conséquences se faisaient aussi ressentir sur les intentions d’embauche…

Néanmoins, les entreprises les plus structurées et les mieux implantées s’en tirent mieux que les autres, notamment grâce à la solidité de leur réseau de prescripteurs et la diversification de leur activité sur les missions « immeubles » (DPE collectif, DTG, projet de PPT) ou l’avant travaux. L’arrivée de l’audit énergétique a également permis de limiter les impacts de la crise de l’immobilier. En revanche, certaines entreprises, notamment les plus récentes, paraissent fragilisées d’autant plus que la récession du marché semble inciter certains à miser sur une baisse de leurs tarifs pour tenter de conquérir des parts…

 

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